Terrorisme : Environ 60 combattants d’un groupe jihadiste syrien ont trouvé refuge en Allemagne

Il y a deux ans, des experts ont affirmé que le risque de voir des jihadistes infiltrés parmi les réfugiés en provenance de Syrie (ou d’ailleurs) était minime, voire inexistant. Ainsi, pour un médiatique magistrat spécialisés dans les affaires de terrorisme, les organisations terroristes « n’avaient pas besoin techniquement » d’envoyer des combattants « parmi les migrants » dans la mesure où elles pouvaient alors disposer « d’éléments recrutés en Europe ». Seulement, les attentats commis à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015 démontrèrent le contraire…

Cela étant, Eurojust, l’agence européenne de coopération judiciaire, avait pourtant mis en garde contre une telle éventualité. De même que, en mai 2016, Interpol et Europol. « Bien qu’un lien systématique entre le trafic de migrants et le terrorisme ne soit pas prouvé, il y a un risque accru de voir les combattants terroristes étrangers utiliser les flux migratoires pour entrer (ou revenir) dans l’Union européenne », avancèrent-elles dans un rapport commun.

Visiblement, ces craintes étaient bel et bien fondées. En effet, citant des sources sécuritaires, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé, le 2 septembre, qu’environ 60 combattants syriens de la brigade Liwa Owais al-Qarni se trouvent actuellement en Allemagne en tant que réfugiés.

D’abord alliée à l’Armée syrienne libre (ASL), la brigade Liwa Owais al-Qarni a participé à l’émergence de l’État islamique en Irak et au Levant (qui deviendra Daesh), notamment en combattant à ses côtés à Tabqa et à Raqqa. Puis, des divergences étant apparues, certains de ses combattants ont rallié le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda (aujourd’hui appelé Fateh al-Cham).

D’après Der Spiegel, des combattants de cette milice seraient donc arrivés en Allemagne dès 2014. Et ce ne sont pas des enfants de choeur : le groupe Liwa Owais al-Qarni s’est rendu coupable d’exactions contre les civils et les soldats syriens. Seulement, selon les services allemands, 25 ont été identifiés (dont un sera bientôt jugé à Stuttgart pour avoir participé au massacre de 36 policiers). Ce qui veut dire qu’une trentaine sont encore dans la nature.

Aussi, l’Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz – BfV, le renseignement intérieur allemand) a mis en place un groupe de travail pour enquêter sur ces combattants du Liwa Owais al-Qarni, dont on ignore s’ils sont venus en Allemagne pour commettre des attentats, se cacher ou faire du prosélytisme.

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