La marine indienne a toujours des problèmes avec ses avions embarqués MiG-29K

Le constructeur du chasseur embarqué MiG-29K, Russian Aircraft Corporation (RAC), a vigoureusement réfuté les informations publiées par la presse spécialisée d’outre-Atlantique au sujet des difficultés que rencontre la marine indienne avec la maintenance de son appareil.

« Nous réfutons toutes les allégations négatives d’un article concernant les avions MiG-29K, qui sont les seuls avions de combat du porte-avions [indien] INS Vikramaditya. Ni nous, ni nos partenaires n’avons reçu de réclamations officielles sur des problèmes relatifs aux avions MiG », a tenu à faire savoir le constructeur russe.

Et d’ajouter, selon le texte que RAC a envoyé à Jane’s 360, qu’il « convient de mentionner que les porte-avions INS Vikramaditya et [INS] Vikrant sont adaptés pour mettre en oeuvre des avions russes, y compris les MiG-29K/KUB. Tous les systèmes techniques [du] navire ont été produits en Russie et ont été conçus pour fonctionner uniquement avec des avions MiG. »

Seulement, le constructeur russe de réveille un peu tard. S’il est vrai que Defense News a publié, le 5 août, un article sur les problèmes – récurrents – de la marine indienne avec ses 45 MiG-29K, les informations qu’il contenait avait déjà été révélées trois semaines plus tôt par un hebdomadaire indien, en l’occurrence India Today.

Ainsi, selon ce dernier, qui a cité une source au sein de l’Indian Navy, les MiG-29K ne seraient pas assez « résistants » pour supporter les appontages. Ce qu’ont confirmé plusieurs sources à Defense News.

« Après chaque appontage sur le porte-avions, des composants de l’appareil se fissurent, cassent ou arrêtent de fonctionner. L’avion va ensuite à l’atelier pour y être réparé et recevoir des pièces qui doivent souvent venir de Russie », a expliqué l’amiral Arun Prakash, un ancien chef d’état-major de l’Indian Navy.

Aussi, New Delhi voudrait que ses MiG-29K soit « plus robustes ». Les « Russes ont envoyé des équipes techniques pour examiner le problème et trouver une solution car l’avion est encore sous période de garantie », a précisé India Today. Qui plus est, un responsable du ministère indien de la Défense a affirmé, rapporte Defense News, que Hindustan Aeronautics Limited (HAL) ne peut pas intervenir. « Sans autorisation du constructeur, il est difficile de procéder à des modifications », a-t-il dit.

« La vérité est que la marine indienne a pratiquement financé le développement de cet avion [la marine russe a récemment acquis à 24 exemplaires]. Si les Russes avaient une éthique, ils veilleraient à ce que chaque inconvénient soit réglé gratuitement », s’est emporté l’amiral Prakash.

Ces problèmes structurels des MiG-29K ne sont pas les seuls. L’an passé, le Comptroller and Auditor General (CAG, l’équivalent indien de la Cour des comptes) avait tiré à boulets rouges sur ce programme de 2,2 milliards de dollars, en dénonçant des appareils livrés qui n’étaient pas conformes aux attentes de l’Indian Navy. Et de citer des défauts de qualité concernant les moteurs RD-MK33, la cellule et les commandes de vol électriques. D’où la faible disponibilité de ces avions, qui sont désormais les seuls chasseurs embarqués indiens après le retrait des Sea Harrier.

Cela étant, la marine indienne compte se doter de 57 nouveaux appareils, dans le cadre de son programme « Multi Role Carrier Borne Fighters » (MRCBF). Selon les spécifications de ce dernier, l’avion qui sera retenu devra pouvoir mis en oeuvre depuis un porte-avions STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery, comme l’INS Vikramaditya) ou CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off Barrier Arrested Recovery, qui sera la configuation du prochain « Indigenous Aircraft Carrier » qu’envisage de construire New Delhi). Le constructeur français Dassault Aviation entend bien remporter la mise avec le Rafale M, de même que Boeing avec son F/A-18 Super Hornet et Saab, qui compte soumettre une version navalisée de son JAS-39 Gripen E/F.

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