Selon le Pentagone, la frappe contre la base d’al-Shayrat a détruit 20% de l’aviation syrienne

Le secrétaire américain à la Défense, l’ex-général James Mattis, a affirmé que la frappe effectuée dans la nuit du 6 au 7 avril contre la base aérienne d’Al-Shayrat (ou Al-Chaayrate) près de la ville d’Homs, a détruit 20% des avions de combat syriens qui étaient alors encore opérationnels.

Pour rappel, 59 missiles de croisière BGM-109 Tomahawk ont été lancés contre cette base syrienne par les destroyers USS Porter et USS Ross, en réponse à l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, attribuée au régime de Damas.

Le président Trump « ordonné cette action (…) pour montrer que les États-Unis ne resteront pas passifs quand Assad tue des innocents avec des armes chimiques », a rappelé James Mattis. « Le gouvernement syrien serait mal avisé d’utiliser des armes chimiques à nouveau », a-t-il insisté.

Cette frappe américaine aurait donc, selon James Mattis, « endommagé ou détruit des installations de carburant et de munitions, des défenses aériennes, et 20% des appareils opérationnels de la Syrie ». Et d’ajouter : « Le gouvernement syrien a perdu la capacité de ravitailler en carburant ou de réarmer des avions depuis la base d’al-Shayrat et pour l’instant, l’usage de la piste a peu d’intérêt militaire. »

Cela étant, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des avions de combat ont pu décoller de cette base quelques heures après la frappe américaine. Mais il n’a pas pu préciser leur nationalité.

Cependant, sur les réseaux sociaux, sur une vidéo, diffusée peu après, l’on peut voir un Su-22 « Fitter » – qui ne peut être que syrien – décoller d’al-Shayrat. Mais, faute de détails sur son origine, on se gardera de la moindre conclusion.

De son côté, le site russe Sputnik a montré les images d’un Su-22 prendre son envol depuis la base afin de montrer que la reprise des activités de cette dernière.

Ce « bombardement n’aura pas un effet majeur sur les opérations militaires du régime », commenté le colonel Hassan Hamade, un pilote syrien ayant fait défection en 2012. « Peu importe l’ampleur des dégâts à Al-Shayrat, Assad a d’autres options », a-t-il confié à l’Associated Press. « Il y a 25 bases aériennes en Syrie, dont 20 sous le contrôle du gouvernement », a-t-il fait valoir. Et celle de Saqqal, située dans le centre du pays, « remplira le vide créé par la destruction d’al-Shayrat », a-t-il ajouté.

« Bien que la frappe [américaine] va encore affaiblir les capacités globales de défense aérienne et d’attaque au sol de la [force aérienne syrienne], elle ne diminuera pas de manière significative la capacité du régime d’Assad de mener d’autres attaques chimiques », a estimé Reed Foster, analyse chez Jane.

Avant la frappe américaine, la base d’Al-Shayrat abritait le 675e escadron (MiG-23) et les 677e et 685e escadron, équipés chacun de Su-22. En outre, elle est soupçonnée d’avoir stocké – et de stocker encore – des armes chimiques que le régime syrien est supposé avoir déclarées et remises à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques en 2013.

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