L’US Army s’interroge sur les capacités du char M1 Abrams

Au cours de ces dernières années, plusieurs pays ont réduit drastiquement le nombre de chars lourds en dotation au sein de leurs forces armées, quand ils ne les ont pas purement retirés du service, comme l’ont fait les Pays-Bas et la Belgique. L’idée qui prévalait alors était que ces équipements, coûteux à entretenir, correspondaient aux réalités de la Guerre Froide.

Seulement, c’était aller un peu vite en besogne : le char lourd a démontra son utilité en Afghanistan, où le contingent canadien déploya quelques Leopard 2 qui « découragèrent les attaques des insurgés » tout en offrant « une capacité de tir direct afin de détruire les obstacles protégeants les combattants ennemis ».

D’ailleurs, si des pays ont abandonné leurs chars lourds, d’autres ont, au contraire, investi massivement dans cette capacité. Au point, désormais, de disposer de matériels très performants, capables de défier les M1A2 Abrams de l’US Army, en dépit des récentes modernisations que ces derniers ont subies au cours des 15 dernières années.

Lors d’une audition devant un sous-comité des forces armées du Sénat [.pdf], le général John Murray, un responsable de la gestion budgétaire au sein de l’US Army, a en effet admis que l’avance technologique que pouvait avoir le M1A2 Abrams [d’un point de vue américain, ndlr] n’est plus d’actualité. Et cela alors que, avec le retour de la menace dite de la « force », avec les tensions à l’est de l’Europe et en Asie, les capacités en matière de chars lourds reviennent au centre des débats.

Ainsi, le général Murray a estimé que le char israélien Merkava IV fait quasiment jeu égal avec le M1A2 Abrams. Même chose pour le Challenger 2 britannique et le T-90A russe. Quant au T-14 Armata, développé par la Russie, il a dit attendre sa mise en service pour se prononcer. Cela étant, il n’a pas cité d’autres modèles, comme le Leclerc français, le Leopard 2 allemand (*), le Type 10 japonais ou encore le ZTZ99 chinois.

Le problème pour l’US Army est qui lui est désormais compliqué de moderniser encore le M1 Abrams, dont les premiers exemplaires ont été mis en service au début des années 1980, car, au fil du temps, ce dernier a pris de la masse (56,2 tonnes pour le M1A1 contre 62,5 tonnes pour le M1A2 SEP V2).

Et comme l’a souligné le général Murray, l’US Army a « atteint la limite de ce qu’elle pouvait faire avec les Abrams » d’autant plus qu’il n’y a rien à l’horizon qui annonce une rupture technologique fondamentale qui permettrait d’avoir un char plus léger », a-t-il dit. Aussi, a-t-il estimé, il « est donc temps pour nous de commencer à regarder pour un char de nouvelle génération. »

(*) Voir : Otan : Un peloton allemand domine les chars M1A2 Abrams américains

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