Libye : De violents combats ont éclaté à Tripoli

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En 2014, refusant les résultats des élections législatives, remportées par les libéraux, le Congrès général national (CGN) décida de soutenir un gouvernement dirigé par Omar al-Hassi, puis par Khalifa Ghweil. Dans le même temps, un autre gouvernement, reconnu par la communauté internationale, alla s’installer près de Tobrouk, avec l’appui du général Khalifa Haftar, qui venait alors de lancer une offensive contre les groupes jihadistes à Benghazi.

Puis, durant l’été, de violents combats éclatèrent à Tripoli entre les brigades de Zenten et les milices Fajr Libya. Et la rivalité entre les deux gouvernements ne cessa de s’amplifier, ce qui profita aux organisations jihadistes, dont l’État islamique (EI), qui s’empara de la ville de Syrte, ainsi qu’aux passeurs de migrants.

Grâce à une médiation de l’ONU, les deux autorités rivales acceptèrent le principe d’un gouvernement d’union nationale (GNA). Un accord fut signé au Maroc. Et, le 30 mars, ce nouvel exécutif, dirigé par Fayez el-Sarraj, entra en fonction à Tripoli, obligeant le CGN à rentrer dans le rang. Du moins le croyait-on.

Quant au Parlement de Tobrouk, et à cause de l’incertitude sur la place que devait occuper le général Haftar au sein des nouvelles institutions, il refusa de voter l’investiture du gouvernement de M. el-Sarraj.

Cela étant, ce dernier prit néanmoins les choses en main. Soutenu par une partie des milices de la coalition Fajr Libya, en particulier celle de Misrata, il lança une offensive visant à chasser les jihadistes de Syrte. Et depuis, malgré un appui aérien fourni par les États-Unis, l’opération patine.

En octobre, Khalifa Ghweil, qui n’avait jamais véritablement renoncé à ses fonctions, annonça la formation d’un gouvernement de « salut national », avec l’appui d’une partie du CGN et celui de plusieurs milices, en particulier islamistes. Depuis, il occupe les locaux du Conseil d’État libyen. Et c’est précisément à proximité de ces derniers qu’ont éclaté, dans la nuit du 1er au 2 décembre, de violents combats dont la cause reste pour le moment indéterminée.

Plusieurs raisons peuvent être avancé. Il est possible que ces combats soient motivés par des luttes d’influence politiques ou économiques. A priori, ils opposent des groupes salafistes à d’autres milices hostiles au GNA et loyales au mufti Sadek al-Ghariani, qui, soutenu par le Qatar, est à la tête de Dar al-Ifta, la plus haute autorité religieuse du pays.

Quoi qu’il en soit, ces nouveaux combats risquent d’entamer le peu de crédibilité qu’il restait au gouvernement d’union nationale.

« Les affrontements entre milices à Tripoli n’ont pas cessé et il n’y a aucune trace du GNA. (…) C’est une guerre de pouvoir (…) Chaque milice veut gagner de l’influence car elles savent que si elles contrôlent la capitale, elles détiennent le pouvoir », a expliqué Mohamed Salem, un habitant de Tripoli interrogé par Reuters.

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