La coalition anti-jihadiste ne soutient pas l’offensive turque contre l’EI à al-Bab

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Contrôlée par l’État islamique (EI ou Daesh), qui y a renforcé sa présence après ses défaites à Manbij (face aus Forces démocratiques syriennes, FDS) et à Jarabulus (face aux rebelles syriens appuyés par la Turquie), la ville d’al-Bab, située à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alep, est l’objet de toutes les convoitises.

Ainsi, afin d’isoler la partie Est d’Alep, les forces gouvernementales syriennes ont récemment envoyé des renforts dans la région de cette localité et menacé l’aviation turque d’abattre ses chasseurs-bombardiers dans le cas où ils s’y aventureraient. La Russe, proche alliée de Damas, a d’ailleurs prévenu Ankara qu’il serait plus prudent de rester à l’écart. Mais le message n’a pas été entendu.

En effet, les rebelles soutenus par l’armée turque, mènent actuellement une offensive en direction d’al-Bab dans le cadre de l’opération « Bouclier de l’Euphrate », lancée le 24 août dernier. Pour le gouvernement turc, la prise de cette ville permettrait d’élargir encore la zone de sécurité le long de la frontière syrienne et surtout d’empêcher les milices kurdes syriennes (YPG), proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), acteur d’une guérilla sanglante en Turquie, de faire la jonction entre les territoires qu’elles contrôlent dans le nord de la Syrie.

Et cela pose un gros problème, dans la mesure où les FDS, dont font partie les milices kurdes syriennes, sont soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.

Pour le moment, les rebelles syriens appuyés par la Turquie sont très proches d’al-Bab, tandis que les premières positions des FDS sont encore situées à une quinzaine de kilomètres de cette ville.

Au-delà des déclarations du secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, qui a affirmé que la Turquie serait la bienvenue pour participer à l’offensive visant à chasser l’EI de son bastion syrien de Raqqa, ce à quoi s’attachent les FDS depuis le 5 novembre, la coalition anti-jihadiste ne soutient pas la marche en avant des forces soutenues par Ankara en direction d’al-Bab.

« La coalition internationale contre le groupe État islamique ne soutient pas les opérations actuelles des forces turques et de leurs alliés rebelles pour reprendre à l’EI la ville d’al-Bab, dans le nord de la Syrie », a en effet déclaré, le 16 novembre, le colonel américain John Dorrian, porte-parole de l’opération Inherent Resolve. « C’est une décision qu’ils [les Turcs] ont prise au niveau national », a-t-il fait valoir.

Sur le plan diplomatique, le colonel Dorrian a expliqué que des discussions sont toujours en cours entre la Turquie et la coalition sur le rôle des FDS dans le nord de la Syrie, avec l’objectif d’éviter tout affrontement entre les deux camps.

« Il faut éviter tout risque que deux partenaires intéressés par la défaite de l’EI convergent » sur le terrain « d’une manière contre-productive », a dit l’officier américain. « Nous voulons continuer à travailler » avec les Turcs pour élaborer « un plan où tout le monde reste concentré sur la lutte contre l’EI », a-t-il ajouté.

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