Le dialogue entre l’Otan et la Russie se poursuit

Pour la première fois depuis l’annexion de la Crimée, le Conseil Otan-Russie (COR) s’est réuni à deux reprises, l’une en avril, l’autre en juillet, après le sommet de l’Alliance atlantique organisé à Varsovie.

Mais ces deux réunions n’auront pas permis de décrisper les relations entre l’Otan et la Russie, les positions sur le dossier ukrainien étant irréconciliables. Au plus ont-elles servi à constater les désaccords « profonds » entre les deux parties, dans le cadre d’une dialogue « franc et sérieux » et avec un ton « modéré ».

Ainsi, par exemple, il n’a pas été possible de s’entendre sur la « transparence » et la « prévisibilité » des activités militaires russes ainsi que sur la réduction des risques afin d’éviter les incidents aériens et navales dans la région de la Baltique et dans celle de la mer Noire.

Au cours de ces derniers mois, plusieurs incidents ont effet eu lieu entre les forces russes et américaines, sur fond d’accusations de « manoeuvres dangereuses » et de « comportements non professionnels », comme cela a été le cas en avril, avec le survol jugé agressif du destroyer USS Donald Cook par des avions Su-24 Fencer en mer Baltique.

En juillet, le président russe, Vladimir Poutine, a promis une avancée dans ce domaine… à la Finlande, qui n’est pas membre de l’Otan. « Nous acceptons la proposition du président finnois (de cesser de voler sans transpondeurs) et j’évoquerai cette question lors de la prochaine rencontre Russie-Otan à Bruxelles », avait-il dit.

Quoi qu’il en soit, le dialogue sur la transparence des activités militaires et la réduction des risques se poursuit. Ainsi, ces questions ont de nouveau été évoquées ce 15 septembre lors d’une rencontre entre le secrétaire général adjoint de l’Otan, Alexander Vershbow (qui quittera bientôt ses fonctions) et Alexandre Grouchko, le représentant russe auprès de l’Alliance.

« Ils ont discuté des moyens d’augmenter la transparence et la réduction des risques », a en effet indiqué un communiqué de l’Otan.

Cela est d’autant plus nécessaire qu’il a été décidé, lors du sommet de Varsovie, d’accroître la présence militaire de l’Otan dans les États baltes et en Pologne dans le cadre de mesures destinées à rassurer ces pays qui s’estiment menacés par leur voisin russe.

Selon le communiqué, M. Vershbow a fait savoir au diplomate russe que l’Otan reste « disposée à poursuivre le dialogue » sans toutefois infléchir sa politique à l’égard de Moscou.

« Notre coopération sur le plan pratique reste en suspens en raison des actions agressives entreprises par la Russie à l’égard de l’Ukraine », peut-on lire dans le texte diffusé par l’Otan. « Dans le même temps, nous avons décidé de laisser ouvertes les voies du dialogue politique », y est-il ajouté.

D’où la rencontre prochaine entre Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, avec Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, pour aborder à nouveau ces sujets. Une autre occasion pour constater des « désaccords profonds »?

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