Washington va déployer une batterie antimissile THAAD en Corée du Sud; Moscou et Pékin protestent
En octobre 2013, afin de contrer la menace balistique nord-coréenne, un rapport du ministère sud-coréen de la Défense avait plaidé pour le déploiement du système américain antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense). Ce qui donna ensuite lieu à des échanges d’informations entre Séoul et Washington au sujet de ce dernier.
On en était là quand la Corée du Nord a procédé, en janvier, à son quatrième essai nuclaire ainsi qu’au lancement, un mois plus tard, d’une fusée devant placer sur orbite le satellite Kwangmyong 4. Du coup, sur fond de tensions toujours aussi vives dans la péninsule coréenne, les discussions sur le déploiement du système THAAD en Corée du Sud viennent officiellement d’aboutir ce 8 juillet.
Ainsi, une batterie THAAD sera déployée au plus tard à la fin de l’année 2017 dans un endroit qui reste à définir. Elle restera placée sous le contrôle des Forces américaines en Corée du Sud (USFK).
« Le groupe de travail des deux pays a confirmé l’utilité militaire du système THAAD en Corée du Sud à travers des examens de plusieurs mois. La préparation finale visant à recommander aux ministres de la Défense des deux pays l’endroit pertinent qui pourrait garantir l’opérabilité, la protection de l’environnement, de la santé et de la sécurité est en cours », a précisé un communiqué commun aux autorités militaires américaines et sud-coréennes.
Opérationnel depuis 2008 et conçu pour d’intercepter des missiles balistiques de courte et moyenne portée quand ils sont en phase terminale dans la haute atmosphère et , le système THAAD sera « utilisé uniquement contre les menaces nucléaires et balistiques nord-coréennes une fois installé en Corée du Sud et ne visera jamais de pays tiers », ont fait valoir Washington et Séoul.
Seulement, depuis qu’il est question de déployer une batterie THAAD en Corée du Sud, la Chine et la Russie n’ont cessé de faire part de leurs préoccupations, d’autant plus qu’il est prêté à Washington l’intention de mettre en place un bouclier antimissile régional avec Séoul et Tokyo. Et cela porterait atteinte aux capacités des forces stratégiques russes et chinoises.
« Ce système de défense antimissile tend à porter atteinte à l’équilibre de la région (…) Nous espérons que nos partenaires éviteront de mener des actions qui pourraient avoir des conséquences irréparables », a réagi le ministère russe des Affaires étrangères. Et d’ajouter : « De telles actions, quelles que soient leurs justifications, ont un impact négatif sur la stabilité mondiale. Elles font peser la menace d’une aggravation des tensions et créeront de nouveaux problèmes dans la péninsule coréenne. »
Même ton pour la diplomatie chinoise : « Le déploiement de missiles en Corée ne favorisera pas la paix et la stabilité dans la péninsule et menacera la sécurité des pays voisins comme la Chine », a-t-elle fait valoir.
