Mali : Al-Qaïda au Maghreb islamique revendique une attaque contre l’ONU à Gao

Deux jours après une embuscade ayant coûté la vie à 5 casques bleus dans la région de Sévaré (Nord-Mali), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) a été la cible d’une nouvelle attaque, cette fois à Gao, où est par ailleurs installé le Groupement tactique « Désert » ouest (GTD-O) de l’opération française Barkhane.

Il était 20h45, le 31 mai, quand le camp de la MINUSMA, implanté dans le quartier Château d’Eau à Gao, a été la cible d’obus de mortiers et de roquettes. Les circonstances exactes de l’attaque restent à préciser, a indiqué la mission de l’ONU. Mais selon des rapports préliminaires, un casque bleu, de nationalité chinoise, a perdu la vie tandis que trois autres ont été grièvement blessés.

« Les dégâts matériels sont en cours d’évaluation et les informations préliminaires indiquent que des conteneurs de logement du personnel ont été détruits », a expliqué la MINUSMA, qui a fait décoller des hélicoptères d’attaque pour assurer une surveillance aérienne tandis qu’une force de réaction rapide a été envoyée patrouiller dans les rues de Gao.

« C’est un crime grave et scandaleux. (…) Nous appelons l’ONU et le Mali à ouvrir une enquête approfondie » et à « traduire leurs auteurs en justice », a commenté Hua Chunying, la porte-parole de la diplomatie chinoise.

Cette attaque a immédiatement été suivie par une autre, commise avec des armes légères contre le local d’un prestataire de service de l’UNMAS (Service de Lutte Antimine des Nations unies), situé dans un autre quartier de la ville. Deux agents de sécurité maliens y ont laissé la vie, de même qu’un expert international.

À Paris, le ministère des Affaires étrangères a condamné cette double attaque et indiqué que des « vérifications sont en cours » sur leurs circonstances. La France « se tient aux côtés des autorités maliennes comme de la MINUSMA » dans « la lutte contre le terrorisme et en faveur de la stabilisation du Mali. »

Selon SITE, une société américaine qui surveille l’activité jihadiste sur Internet, ces deux attaques ont rapidement été revendiquées par al-Qaïda au Maghreb islamique. L’organisation jihadiste précise qu’elles ont été exécutées par des membres d’al-Mourabitoune, le groupe de Mokhtar Belmokhtar qui compte dans ses rangs des transfuges du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), autrefois implanté à Gao avant d’en être chassé par l’opération française Serval.

 

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