Et voilà que l’on reparle d’un rapprochement entre DCNS et ThyssenKrupp Marine Systems

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Après le rapprochement de Nexter avec l’allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW), assistera-t-on à celui de DCNS avec Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS)? Tout comme le secteur de l’amement terrestre, l’industrie navale européenne compte de nombreux acteurs, qui, souvent, entrent en concurrence frontale.

Ainsi, par exemple, DCNS, Ficantieri, Saab (Kockums) allié au néerlandais Damen, ou encore Navantia produisent tous des sous-marins conventionnel. Et l’on pourrait ajouter BAE Systems Submarine Solutions, qui construit les SNA Astute de la Royal Navy.

Du coup, certains pensent qu’une consolidation de ce secteur est souhaitable afin d’améliorer sa compétitivité et de rationaliser les programmes d’armements au niveau européen. C’est ainsi qu’un rapprochement entre DCNS [co-détenu par l’État et Thales, ndlr]et TKMS fut évoqué il y a quelques années. Seulement, on en resta au stade des déclarations d’intention (surtout côté français, l’industriel allemand ayant d’autres priorités à l’époque).

Cependant, l’idée d’un rapprochement entre les deux groupes vient de revenir à la surface, après que la presse allemande a rapporté les propos d’Andreas Loewenstein, le directeur de la stratégie et de la prospective chez DCNS.

« Ce n’est peut-être pas le meilleur moment tout de suite pour de telles discussions, mais quand la partie allemande aura surmonté sa déception [au sujet du contrat portant sur les sous-marins australiens, remporté par DCNS, ndlr], nous serons prêts [à discuter] », a en effet déclaré M. Loewenstein.

Pour ce dernier, un rapprochement des deux industriels serait une « nécessité pour préserve la place de l’industrie navale en Europe » alors que de nouveaux acteurs, venus de Chine ou de Corée du Sud, se posent en concurrents directs.

Une telle opération éviterait que DCNS et TKMS soient en concurrence comme cela a été le cas en Australie et comme ça l’est encore en Norvège. Seulement, elle présente quelques inconvénients, ou du moins certains risques.

Le développement de sous-marins est une capacité stratégique pour un État. D’où, d’ailleurs, le morcellement de l’industrie navale européenne. En outre, des rapprochements ont été tentés par le passé.

L’alliance entre DCNS et Navantia, conclue pour la production du sous-marin Scorpène, a ainsi tourné court quand l’industriel français s’est aperçu que son homologue espagnol ne respectaient pas les termes de l’accord.

Même chose quand TKMS racheta le suédois Kockums, alors que Stokholm estimait alors que la capacité à construire des sous-marins n’était plus stratégique. En réalité, avec cette opération, l’industriel allemand vit une occasion de neutraliser un concurrent sur le marché international. D’où la marginalisation de sa filiale suédoise, finalement reprise par Saab.

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