M. Juppé regrette la forme et non le fond de ses propos sur l’expression des militaires

« Un militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va ». La formule lancée fin avril devant des étudiants de Science Po Bordeaux par Alain Juppé, candidat de la primaire de la droite et du centre en vue de la prochaine élection présidentielle, a choqué la communauté militaire.

D’ailleurs, la réponse percutante du général (2S) Vincent Desportes, qui n’a pas l’habitude de la boucler, aux propos de M. Juppé, publiée la semaine passée par le quotidien Le Monde, n’a pas manqué d’être relayée par cette même communauté sur les réseaux sociaux.

Pour le coup, l’ancien Premier ministre du président Chirac, a dû se rendre compte, bien plus tard, qu’il aurait sans doute mieux valu pour lui de mesurer ses paroles au moment d’évoquer l’expression des militaires dans l’espace public… En campagne électorale, mieux vaut ne fâcher personne…

D’où la réponse qu’il a faite à une auditrice de RTL, ce 12 mai, sur ce sujet. « Je pense que cette formule a été tout à fait excessive. Elle a pu blesser certains militaires et je le regrette », a ainsi affirmé M. Juppé.

« Le droit d’expression dans les armées existe. Il y a même un Conseil supérieur de la fonction militaire (…) qui permet de s’exprimer. Après, il est normal que les chefs militaires disent leur vérité aux pouvoirs publics, au Parlement, au gouvernement, au président de la République », a-t-il ajouté. Et les citoyens dans tout ça?

En réalité, ce que « conteste » M. Juppé, c’est une « utilisation médiatique » de ce droit d’expression des militaires car « il y a aussi un devoir de réserve. »

Pour résumer, le maire de Bordeaux regrette sa phrase malheureuse mais ne revient pas sur la position qu’elle était censée exprimer. Et cette dernière fait penser à la phrase du maréchal Mac Mahon : « Je rayerai du tableau d’avancement tout officier dont je verrai le nom sur une couverture. »

Par ailleurs, M. Juppé, qui dit avoir pour les militaires « le plus grand respect » a continué sa réponse en abordant le sujet du budget des armées.

« Un effort supplémentaire pour la Défense nationale sera une priorité », a-t-il dit. « C’est un effort qui tendra vers l’engagement sur nous avons pris d’atteindre à un moment les 2% du PIB et on le calculera au fur et à mesure des lois de finances du quinquennat », a-t-il ensuite précisé.

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