La marine américaine a envoyé un groupe aéronaval en mer de Chine méridionale

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La quasi-totalité de la mer de Chine méridionale est revendiquée par Pékin alors que d’autres pays de la région ont des prétentions sur cette zone, qui plus est hautement stratégique étant donné qu’elle est située à un carrefour de routes maritimes commerciales et que ses fonds marins sont susceptibles de receler d’importantes réserves d’hydrocarbure.

Mais en dépit des contestations émises par le Vietnam, les Phlippines, la Malaisie, Taïwan ou encore Bruneï, la Chine a entrepris de grands travaux dans les archipels Spratleys et Paracel en y aménageant des îlots, artificiels ou non, à des fins militaires. Ainsi,  des capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti-Access/Area Denial ou A2/AD), comme des systèmes de défense aérienne Hongqi-9 ou encore des radars, y ont été récemment déployées.

Du coup, les pays qui ont des revendications territoriales en mer de Chine méridionale redoutent un coup de force. En outre, la politique menée par Pékin dans cette région est aussi contestée par les États-Unis, l’Australie et la France, qui y voient une menace sur la liberté de navigation dans la zone, en raison des capacités A2/AD chinoises.

Récemment, lors d’une audition parlementaire, l’amiral Harry Harris, le chef de l’US Pacific Command, avait affirmé que Pékin « a clairement militarisé la mer de Chine méridionale ». Et d’ajouter que « penser le contraire reviendrait à croire que la Terre est plate. »

À plusieurs reprises, afin d’y affirmer la liberté de navigation internationale, la marine américaine a envoyé des avions de surveillance maritime et des destroyers patrouiller à moins de 12 milles des îlots artificiels aménagés par la Chine dans les archipels Spratleys et Paracel. Mais cela n’a pas eu grand effet : les travaux ont continué…

Pour autant, lors de son audition, l’amiral Harris avait annoncé une intensification des patrouilles de l’US Navy en mer de Chine de méridionale. « Nous allons en faire plus et avec une plus grande complexité dans l’avenir. (…) Nous naviguerons, nous volerons et nous opérerons partout ou la loi internationale le permet », avait-il prévenu.

Le fait est. Le 3 mars, la marine américaine a effectivement passé la vitesse supérieure en envoyant en mer de Chine du Sud, selon USA Today, le porte-avions USS John C. Stennis, escorté par les croiseurs de type Ticonderoga USS Mobile Bay et USS Antietam ainsi que les destroyers, de la classe Arleigh Burke, USS Chung-Hoon et USS Stockdale. Le navire amiral de la 7e Flotte, l’USS Blue Ridge, est également de la partie.

Cependant, le Pentagone a relativé la portée de ce déploiement. « Nos navires et aéronefs opèrent régulièrement dans le Pacifique occidental – y compris la mer de Chine du Sud – et cela depuis des décennies », a fait valoir el commandant Clay Doss.

Mais l’envoi d’un groupe aéronaval accompagné par le naviral amiral de la 7e Flotte n’est pas anodin étant donné ses capacités de frappes. « Il est clair que l’US Navy et le Pentagone font la démonstration de leur engagement total pour la liberté de navigation dans la région », a commenté le l’ex-capitaine Jerry Hendrix, analyste au Center for a New American Security.

D’ailleurs, Pékin n’a pas manqué de réagir à la présence de l’USS John C. Stennis et celle de son escorte en mer de Chine méridionale.

« L’accusation [que la Chine militarise la région] peut conduire à une erreur d’appréciation de la situation », a commenté Fu Ying, porte-parole de l’Assemblée populaire chinoise. « Si vous y regardez de près, vous verrez que ce sont les États-Unis qui envoient des avions et les navires les plus avancés en mer de Chine du Sud », a-t-elle ajouté.

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