À leur tour, les Rafale de la Marine nationale frappent Daesh avec des missiles de croisière SCALP

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Après leurs homologues de l’armée de l’Air, les pilotes de Rafale de l’aéronautique navale ont, à leur tour, utilisé des missiles de croisière SCALP (Système de croisière conventionnel autonome à longue portée) lors d’un raid planifié contre un centre de commandement et de télécommunications de Daesh, situé au nord de la ville de Mossoul.

La mission, effectuée dans la nuit du 16 au 17 janvier, a mobilisé 4 Rafale M – chacun pouvant emporter un missile SCALP – ainsi qu’un avion de guet aérien E-2C Hawkeye, catapultés depuis le pont d’envol du porte-avions Charles de Gaulle. L’objectif visé a été détruit, assure l’État-major des armées.

La première mission de la force Chammal – nom de la participation française à la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis – avec des SCALP a été menée par des Rafale de l’armée de l’air basés à al-Dhafra (Émirats arabes unis) le 15 décembre dernier. La seconde a été effectuée dans la nuit du 2 au 3 janvier, dans la région d’Alep, en Syrie. Au total, au moins 20 missiles ont été tirés, soit plus que pendant l’opération Harmattan, en Libye.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce recours aux SCALP. Tout d’abord, il y a les contraintes opérationnelles. Ce type de missile permet de viser, à distance de sécurité, une cible a priori défendue par des systèmes sol-air, le tout dans un espace aérien pouvant être « encombré », comme c’est le cas en Syrie, où opèrent des avions de combat russes et syriens.

Une autre raison tient à la précision du SCALP. Il s’agit d’un point essentiel quand on veut éviter les dommages collatéraux, surtout quand l’objectif à détruire est située dans une zone urbaine. Il est également possible de frapper une cible simultanément en programmant sur chaque missile des trajectoires différentes.

En outre, il y a un deux avantages à utiliser des SCALP. Le premier est d’ordre politique : il s’agit d’envoyer un message affirmant la détermination de la France à frapper Daesh avec des armes qualifiées de « pré-stratégiques » (et au passage, de faire une démonstration de puissance). Le second est un peu plus terre-à-terre : sur les 500 SCALP aux forces françaises (450 pour l’armée de l’Air, 50 pour la Marine nationale) livrés, il est prévu de n’en moderniser qu’une centaine. Alors autant en utiliser : il serait bête de « gâcher ».

Depuis l’intensification des opérations françaises contre Daesh, au lendemain des attentats de Paris et de Saint-Denis, le nombre de frappes assurées par la force Chammal a été multiplié par « près de 2,5 », ce qui représente, assure l’EMA, 140 frappes en deux mois. Et cela, avec en moyenne 63 sorties aériennes par semaine.

Pour le contre-amiral René-Jean Crignola, le commandant deu groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, cette « intensification des frappes contre Daesh [ndlr, qui n’est pas seulement le fait des forces françaises] porte ses fruits ». Cela étant, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, estime qu’il faut rester prudent. « Ils ont été secoués, amenuisés par nos interventions, y compris dans leurs moyens lourds, mais ils se sont aussi habitués à la nouvelle donne. Ils s’insèrent au milieu des populations civiles et ils se protègent de cette manière. Ils mènent des opérations ponctuelles de résistance ici et là », a-t-il expliqué.

Lors de ses voeux au corps diplomatique, le 21 janvier, le président Hollande a déclaré que le rythme des interventions sera « accéléré » et que la « France y prend toute sa part ». Reste à voir comment cela se traduira, le groupe aéronaval français ne pouvant pas être déployé éternellement dans le Golfe arabo-persique (GAP)…

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