Les forces aériennes suisses sont dans une « situation dangereuse »

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Nommé à la tête du département suisse des Finances, Ueli Maurer a laissé à son portefeuille à la Défense à Guy Parmelin. Et avec un dossier lourd à gérer, à savoir l’avenir de la force aérienne de la Confédération, mise dans une situation difficile après le refus des électeurs de commander 22 avions JAS-39 Gripen E/F du constructeur suédois Saab afin de remplacer des F-5 Tiger à bout de souffle.

De fait, les forces aériennes suisses ne peuvent plus compter que sur leurs 31 F/A-18 Hornet, acquis dans les années 1990. Certes, Berne a prévu de relancer un processus pour acquérir de nouveaux avions de combat en 2017 afin de pouvoir annoncer un choix en 2020 et passer un commande en 2022.

Seulement, cette échéance semble trop lointaine pour le commandant de corps Aldo Schellenberg, le chef des forces aériennes suisses. « Même si nous lançons un processus d’acquisition de nouveaux appareils, ils arriveront trop tard pour nous éviter une lacune stratégique, qui perdurera pendant plusieurs années. Cela n’est pas acceptable et cela nous pousse à agir », a-t-il confié au quotidien Le Temps.

Comme les F/A-18 Hornet ne sont pas épaulés par d’autres avions de combat, ils sont sur-sollicités. Conséquence : ils consomment leur potentiel plus vite que prévu. En outre, leur nombre insuffisant limite bien évidemment les capacités opérationnelles des forces aériennes suisses. Ainsi, comme l’a expliqué leur chef, ces appareils ne peuvent assurer une permanence 24 heures sur 24 que pendant deux semaines maximum.

La solution pour éviter une rupture capacitaire serait donc d’augmenter le potentiel des F/A-18 suisses d’environ 1.000 heures de vol, ce qui pousserait leur durée de vie jusqu’en 2028.

« Mais cela seul ne suffira pas. Nous étudions d’autres possibilités afin de réduire le nombre d’heures de vol total par année de la flotte F/A-18 et ainsi prolonger sa durée de vie au-delà de 2028. Sans cela, notre filet de sécurité sera défaillant », a expliqué Aldo Schellenberg, pour qui il manque aux forces aériennes suisses au moins une vingtaine d’avions de combat.

Ce dernier s’est même permis un commentaire politique… « Nous payons aujourd’hui le prix des réductions d’investissements dans notre armée depuis près de 20 ans. (…) Alors que les dépenses de l’Etat ont doublé sur cette période, le budget de l’armée, lui, est resté le même », a-t-il déploré.

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