Plus de 30 instructeurs militaires américains ont été envoyés au Niger

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En raison de sa position géographique, le Niger est confronté à une double menace jihadiste. Tout d’abord, il y a celle des groupes liés à al-Qaïda, dont certains ont déjà mené des actions terroristes sur son territoire.

Les mouvements de ces derniers, qui vont et viennent entre le sud de la Libye et le nord du Mali, sont surveillés de près par les forces françaises de l’opération Barkhane, qui ont installé un base avancée à Madama, dans le nord du Niger.

Dans le sud, Niamey est aux prises avec l’État islamique d’Afrique de l’Ouest (ex-Boko Haram). Cette organisation, dont les opérations se concentrent dans le nord du Nigéria, multiplie les incursions au Cameroun, au Niger (notamment dans la région de Diffa) et, plus récemment, au Tchad.

Ainsi, le 5 novembre, l’aviation nigérienne, qui dispose de 2 avions d’attaque Su-25 Frogfoot et autant d’hélicoptère Mi-35, est intervenue pour la première fois contre des éléments jihadistes dans le secteur du village de Dagaya, en représaille à une embuscade d’un convi militaire ayant fait un tué dans les rangs nigériens.

Cela étant, Boko Haram s’en prend surtout aux civils. Depuis février, 47.000 Nigériens ont fui leurs villages, situés essentiellement dans la région de Diffa, où, selon un bilan des Nations unies arrêté au 30 septembre, 62 attaques jihadistes ont été recensées depuis février 2015.

« La menace persiste et elle a évolué vers la pose de mines, le harcèlement des troupes et les attaques-suicides avec utilisation de femmes » kamikazes, a récemment expliqué Maïdadji Issa, un député nigérien.

Pour faire face à ces menaces, Niamey peut compter sur le soutien de la France ainsi que sur celui des États-Unis, qui mettent déjà en oeuvre, au Niger, des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-1 Predator, aux côtés des Harfang et MQ-9 Reaper français.

Il est question de déployer ces drones américains à Agadez, dans le centre du pays. Selon le National Defense Authorization Act pour l’exercice budgétaire 2016, 50 millions de dollars sont prévus pour y financer l’aménagement d’une base, destinée à soutenir les opérations en Afrique de l’Ouest.

Mais pour le moment, les installations d’Agadez sont actuellement utilisées par une trentaine d’instructeurs militaires américains afin d’entraîner les forces armées nigériennes.

« L’entraînement a commencé vers la mi-octobre à Agadez qui vont entraîner plus de 100 de nos soldats », a ainsi confié, à l’agence Reuters, une source militaire nigérienne.

Par ailleurs, le mois dernier, Washington a donné aux forces aériennes nigériennes deux avions Cessna C-208, dotés de systèmes de renseignement et de reconnaissance, afin de leur permettre « d’identifier les menaces locales et de mieux sécuriser la frontière », a expliqué Eunice Reddick, Mme l’ambassadeur des États-Unis au Niger.

Ce soutien accordé à Niamey s’inscrit dans le cadre des mesures annoncées en août 2014 par le président Obama, lors d’un sommet « États-Unis/Afrique ». En effet, la Tunisie, le Kenya, le Nigeria, le Ghana, le Niger et le Mali devaient bénéficier d’un nouveau plan d’aide destiné à « mettre sur pied des forces de sécurité solides et professionnelles qui puissent les aider à assurer eux-mêmes leur sécurité. »

Cet envoi d’instructeurs militaires américain a eu lieu en même temps que l’annonce, par Washington, du déploiement d’un détachement de 300 soldats au Cameroun pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aérienne visant Boko Haram.

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