L’Otan doit répondre au renforcement militaire de la Russie dans certaines zones stratégiques

À l’occasion d’un déplacement à la base navale portugaise de Troia, où il a assisté à l’un des exercices des manoeuvres Trident Juncture 2015, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a affirmé que l’Alliance se devait de répondre au renforcement militaire de la Russie dans certaines zones clés en cas de crise majeure.

Ainsi, Moscou a renforcé sa présence militaire à Kaliningrad, enclave russe située dans le territoire de l’Union européenne. Ce qui peut constituer une menace pour l’île suédoise de Gotland, dont le contrôle permettrait de verrouiller la mer Baltique et de disposer d’un porte-avions « naturel » non loin des pays baltes. En outre, elle est longée par le gazoduc Nord Stream, qui approvisionne l’Europe occidentale en gaz naturel. D’où l’importance que la Suède (qui n’est pas membre de l’Otan) y attache.

En Méditerranée orientale, le présence militaire russe en Syrie, avec le déploiement de systèmes de défense aérienne à Lattaquié alors que l’État islamique (EI ou Daesh) n’a pas d’aviation, fait craindre aux responsables de l’Otan que l’objectif de Moscou est d’y mettre en place une « bulle A2AD » [ndlr, Anti-Access Area-Denial], comme en d’ailleurs en mer Noire, depuis la Crimée.

Aussi, pour M. Stoltenberg, ce renforcement militaire « permet aux Russes d’obtenir des capacités d’interdiction d’accès à certaines zones ». « La question est à présent de savoir comment gérer ces capacités accrues de la Russie dans les pays baltes, la mer Noire et, maintenant, en Méditerranée, a-t-il continué, avant d’estimer que l’Otan « devrait renforcer ses forces en permanence. »

« Nous devons être sûrs que nous sommes capables de surmonter ces capacités [russes] afin que nous puissions renforcer de déployer des forces en cas de besoin », a encore ajouté M. Stoltenberg.

Interrogé sur les mesures de réassurance prises en faveur des pays baltes, qui s’estiment menacés par la Russie après l’annexion de la Crimée en mars 2014, M. Stoltenberg a répondu que l’Otan y a « déjà renforcé » sa « présence », notamment avec la mise en place de 6 centres de commandement, en Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Bulgarie et Roumanie, et que « nous étudions la question de savoir si nous devrions augmenter encore plus ». Le sujet sera d’ailleurs abordé à l’occasion du prochain sommet de l’Alliance, à Varsovie, en juillet 2016.

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