Pas de défection chez les rebelles récemment entrés en Syrie, assure le Pentagone

te-20150924Quelques heures après l’annonce de leur arrivée en Syrie, il a été affirmé sur les réseaux sociaux et par certains journaux, que les 70 rebelles des New Syrian Forces (NSF), formées dans le cadre d’un programme « Train & Equip » (T&E) de l’armée américaine, avaient immédiatement rejoint, avec armes et bagages, les rangs du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.

Or, pour le Pentagone, ces allégations sont « complétement fausses ». Selon un porte-parole, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, le contact est toujours établi avec ces 70 rebelles destinés à renforcer la Division 30. « Et il n’y a pas d’indication de défection », a-t-il ajouté, le 23 septembre. « Toutes les armes et tous les équipements » remis aux NSF « sont sous leur contrôle », a-t-il insisté.

De son côté, l’US Central Command, le commandement américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, donc en charge des opérations en Syrie et en Irak, a affirmé que le Front al-Nosra cherchait à discréditer le programme T&E et les nouvelles forces syriennes en diffusant de fausses informations sur les réseaux sociaux.

Cela étant, au vu de ses premiers résultats, ce programme s’est discrédité de lui-même, avec seulement une poignée de combattants encore actifs sur les 54 qui furent envoyés en Syrie en juillet dernier.

Mieux encore :  le chef d’état-major de cette division 30, le colonel Mohammad Daher, aurait jeté l’éponge, il y a quelques jours, en déplorant le manque « de sérieux dans la mise en œuvre du projet de création » de cette unité, le « manque d’équipements de base pour pouvoir travailler », le « manque de précision et de méthodologie dans la sélection des cadres » et « l’hétérogénéité des idées des personnes entrainées afin d’atteindre l’objectif pour lequel la Division 30 a été créée ».

Pour rappel, le programme T&E a pour objectif de former 5.400 rebelles syriens par an, avec un financement de 500 millions de dollars. On est donc très loin du compte.

Quoi qu’il en soit, et malgré le démenti du Pentagone, il y a quand même une suspicion de défection, avec le cas d’Anas Ibrahim Obaid (alias Abu Zayd), un commandant de la Division 30. Depuis l’entrée en Syrie des 70 nouveaux combattants des NSF, ce dernier a tout bonnement disparu. Du moins, son unité affirme ne pas savoir où il est passé tandis que le Front al-Nosra prétend qu’il a rejoint ses rangs.

Faisait-il partie des rebelles formés par des instructeurs américains? Des responsables de l’US CENTCOM ont assuré que non, rapporte le site The Daily Beast. Mais le porte-parole de la Division 30, le capitaine Ammar al-Wali, suggère le contraire.

« Je ne peux ni conformer ni nier qu’il a fait défection. Mais si c’est le cas, nous nous y attendions. Nous avons averti les responsables de ce programme. Il y avait aussi une demande du commandement de la Division 30 de suspendre Abu Zayd avant la fin de sa formation parce que nous avions des informations sur ce qui pouvait se passer. Mais les responsables du programme ont refusé de le suspendre », a-t-il également raconté au Daily Beast.

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