Des missiles antichar Tow II et peut-être des avions d’attaque A-29 Super Tucano pour le Liban

La crise en Syrie affecte particulièrement le Liban, qui doit composer à une pression démographique énorme avec plus de 1,2 millions de réfugiés présents sur son territoire. Ce qui n’est pas sans poser des risques sur sa stabilité.

En outre, le pays du Cèdre est également sous la menace des groupes jihadistes comme l’État islamique (EI ou Daesh) et le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda. En août 2014, un sérieux accrochage a d’ailleurs opposé ces derniers avec des soldats libanais à Arsaal. Et la présence du Hezbollah aux côtés des forces syriennes est aussi de nature à alimenter les tensions.

Aussi, il est important que les forces armées libanaises puissent disposer de capacités suffisantes afin de faire face, le cas échéant, aux tentatives d’infiltration jihadistes et peser davantage que le Hezbollah. C’est pourquoi la France va leur livrer du matériel (blindés, patrouilleurs, missiles Milan, système d’artillerie de type Caesar, hélicoptères, etc.) pour l’équivalent de 3 milliards de dollars. Une somme financée par l’Arabie Saoudite.

Mais la France n’est pas la seule à fournir une aide aux forces libanaises. Depuis août 2014, les États-Unis leur ont livré pour 82,4 millions de dollars d’armes et de munitions. Et ce n’est pas fini car, grâce, là-encore, à un financement saoudien, l’ambassadeur américain à Beyrouth leur a remis, le 10 juin, plus de 200 missiles antichar filoguidé BGM-71 TOW II avec une dizaine de lanceurs. À noter que les rebelles syriens en ont, par le passé, également reçus [ndlr, et certains sont tombés entre de mauvaises mains…]

Par ailleurs, il est de nouveau question de redonner un peu de potentiel à la force aérienne libanaise. Cette dernière, qui ne met en oeuvre que des hélicoptères, n’a plus reçu d’avions de combat depuis 1968, c’est à dire depuis l’achat de Mirage IIIC à la France. Il y a quelques années, la Russie avait évoqué l’idée de lui céder des MiG-29. Mais elle fit long feu. De même que celle, avancée en 2009, de lui livrer des appareils d’attaque au sol OV-10 Bronco.

Cette fois, le Pentagone, via la Defense Security Cooperation Agency, a approuvé la possible vente au Liban de 6 avions A-29 Super Tucano, un appareil développé et produit par le brésilien Embraer et l’américain Sierra Nevada Group (SNG). La demande libanaise porte également sur 8 turbopropulseurs Pratt & Whitney Canada PT6A-68C, différents équipements électroniques, des munitions, des pièces de rechange et l’entraînement des pilotes. Le montant de cette commande potentielle s’élève à 462 millions de dollars.

Le A-29 Super Tucano a d’abord été conçu pour l’entraînement avancé des pilotes de chasse. Mais, avec son armement (2 mitrailleuses de 12,7 mm en interne, 5 pylônes externes pour un pod canon de 20 mm et 4 nacelles de lance-roquettes de 70mm ou des bombes), il peut servir pour des missions de reconnaissance et de contre-insurrection. C’est d’ailleurs pour cela que les États-Unis en commandèrent 20 exemplaires pour équiper la force aérienne afghane.

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