Vers une implication militaire plus importante de l’Iran en Syrie

Ces derniers mois, les forces loyalistes syriennes ont enchaîné les revers face à l’État islamique (EI ou Daesh), comme récemment à Palmyre, et au Front al-Nosra, qui, appuyé par des groupes islamistes, s’est emparé de la quasi totalité de la province d’Idleb.

Après ces défaites, la capitale syrienne, Damas, est d’autant plus sous la menace de ces organisations jihadistes qui en ont fait leur objectif que les forces syriennes n’ont visiblement pas la capacité de reprendre l’initiative, malgré les renforts envoyés par le Hezbollah libanais, notamment dans la région montagneuse du Qalamoun, et l’aide de conseillers militaires iraniens.

« Téhéran n’oublie pas ses obligations morales envers la Syrie et continuera à fournir son aide et son soutien, en ses propres termes, au gouvernement et à la nation syrienne », a ainsi affirmé, cette semaine, Hassan Rohani, le président iranien.

Dans le même temps, le général Qassem Souleimani, le commandant de la force al-Qods, l’unité des Gardiens de la révolution chargée des opérations à l’étranger, a promis une « surprise » alors qu’il était en déplacement en Syrie, plus précisément dans la région de Lattaquié, c’est à dire en pays « alaouite », qui est la confession du président Bachar el-Assad. Cela voudrait-il dire que l’Iran s’apprête à déployer massivement des troupes en Syrie?

En attendant, une source sécuritaire syrienne a confié à l’AFP, le 3 juin, que plusieurs milliers de combattants irakiens et iraniens étaient récemment arrivés en Syrie afin de défendre Damas et sa banlieue.

« Ces dernières semaines, quelque 7.000 combattants iraniens et irakiens sont arrivés en Syrie et leur premier objectif est la défense de la capitale. Le plus important contingent est irakien », a affirmé cette source. « Le but est d’arriver à 10.000 hommes pour épauler l’armée syrienne et les milices pro-gouvernementales, d’abord à Damas, et dans un second temps pour reprendre Jisr al-Choughour, car c’est le verrou vers la côte méditerranéenne et la région de Hama au centre du pays », a-t-elle ajouté.

Les milices chiites irakiennes auraient donc été sollicitées pour envoyer plusieurs milliers de volontaires en Syrie, et plus particulièrement à Damas. D’après le chercheur Ziad Majed, il y aurait égakement des centaines de combattants afghans appartenant à l’éthnie chiite ds Hazâras. « Ils sont déployés à Alep et Damas, sous la bannière de de la Brigade des Fatimides », a-t-il affirmé dans les colonnes de Libération.

Citant des sources proches de l’opposition syrienne, le quotidien Le Monde indique que « plusieurs avions en provenance de Téhéran ont débarqué des milliers d’hommes en armes à Lattaquié, située à une quarantaine de lilomètres à l’ouest de Jisr al-Choghour », une ville perdue par les forces syriennes en avril dernier au profit du Front al-Nosra et de ses alliés.

A priori, ce serait le général Souleimani qui aurait pris la direction des opérations militaires en Syrie. Il a été avancé que la stratégie suivie jusqu’à présent par l’état-major syrien, en particulier lors de l’offensive menée à Alep en février dernier afin de couper l’approvisionnement des rebelles, est critiquée par Téhéran, où l’on estime, d’après une source diplomatique, « qu’il vaut mieux contrôler moins de territoires mais bien les contrôler », c’est à dire que la priorité doit être donnée à la défense des secteurs stratégiques.

Mais pour le moment, il s’agit pour les forces syriennes n’éviter la chute de la ville de Hassaké, capitale de la province du même nom. Cette dernière fait l’objet d’une offensive menée par les jihadistes de l’EI.

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