La Russie et l’Ossétie du Sud ont signé un accord stratégique

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À l’origine, l’Ossétie du Sud était une province géorgienne, tout comme l’Abkhazie. Seulement, après l’intervention militaire russe en Géorgie, en août 2008, ces deux territoires ont fait sécession et leur indépendance a immédiatement été reconnue par Moscou ainsi que par une poignée d’États (dont le Venezuela et le Nicaragua).

Depuis, ces deux régions n’ont cessé de se rapprocher de la Russie. D’abord sur le plan militaire, en acceptant, sur leur territoire, la présence de troupes russes. En novembre 2014, l’Abkhazie, après l’élection de son nouveau président, Raoul Khadjimba, passé par le KGB, a signé un partenariat stratégique avec Moscou, visant à créer un espace de défense et de sécurité commun et à renforcer les liens socio-économiques.

À l’époque, Tbilissi avait dénoncé un « pas vers l’annexion de facto de la région d’Abkhazie par la Fédération de Russie ». Et l’Union européenne, à l’instar de l’Otan, critiqua cet accord. Il « compromet les efforts en cours pour stabiliser la situation sécuritaire dans la région », avait fait valoir Federica Mogherini, Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. « Ceci viole la souveraineté et l’intégrité de la Géorgie, contredit les principes de droit international et les engagements internationaux de la Russie », avait-elle plaidé.

Seulement, les remontrances de l’UE n’ont guère d’effet sur le Kremlin. Et c’est ainsi que, le jour anniversaire de l’annexion de la Crimée, la Russie vient de signer le même type d’accord avec… l’Ossétie du Sud. Selon les termes de ce dernier, Moscou va allouer 1 milliard de roubles en 2016 à Tskhinvali à partir de 2016. Et comme avec l’Abkhazie, il est question de renforcer les liens économiques et sociaux et la coopération militaire. »

« Cet accord historique (…) permettra la création d’un espace commun de défense et de sécurité entre nos deux pays et le libre franchissement des frontières par les citoyens des deux pays », a commenté Vladimir Poutine.

Là encore, cet accord a été critiqué par les États-Unis, qui continuent « à soutenir l’indépendance de la Géorgie et sa souveraineté sur son territoire national » et ont appelé la « Russie a respecter toutes ses obligations nées de l’accord de cessez-le-feu en 2008 » ainsi que par l’UE. Et le communiqué publié par Mme Mogherini n’a pas dû prendre beaucoup de temps puisque c’est quasiment le copié-collé de celui diffusé en novembre, à la différence que l’Ossétie du Sud a remplacé l’Abkhazie dans le texte.

« La signature par la Russie d’un ‘accord d’alliance et d’intégration’ avec la région séparatiste d’Ossétie du Sud sera une nouvelle étape allant à l’encontre des efforts visant à renforcer la sécurité et la stabilité de la région », a ainsi réagi Mme  Mogherini.

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