Le président Hollande veut aller au-delà des 7.500 postes maintenus au sein des forces armées

C’est la surprise du jour. Le 21 janvier, après ses voeux aux armées, le président Hollande avait annoncé le maintien de 7.500 postes sur les 34.000 qu’il était de prévu de supprimer au sein du ministère de la Défense entre 2014 et 2019.

Comme il n’est pas possible de faire plus avec moins et qu’en raison de leurs engagements multiples, tant à l’extérieur que sur le territoire national, les armées sont « au taquet », pour reprendre le mot de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, il n’y avait pas d’autre solution que de revoir le rythme de déflation des effectifs.

Pour rappel, comme le montant du budget de la Défense est maintenu à 31,4 milliards d’euros (c’est à dire qu’il ne prend pas en compte l’inflation depuis 2012), l’une des rares marges de manoeuvre consistait à jouer sur la masse salariale, c’est à dire en limitant l’avancement et en réduisant les effectifs.

Les attentats des 7 et 9 janvier ont donc bouleversé la donne. Ainsi, l’opération Sentinelle dans le cadre du plan Vigipirate, porté au niveau « alerte attentat », qui mobilise plus de 10.000 militaires, était conforme au contrat opérationnel des armées. Sauf qu’elle s’est installée dans la durée, alors que, dans le même temps, il faut assurer les relèves sur les théâtres extérieurs, la préparation opérationnelle tout en veillant à la « dimension personnelle et familiale », des personnels engagés, comme le soulignait le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA).

Cela étant, à l’issue d’un Conseil de défense, ce 11 mars, le président Hollande a fait de nouvelles annonces. La première est qu’il a décidé le maintien de l’engagement de 10.000 militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle, dont 7.000 resteront affectés à la protection de 682 sites sensibles. Les 3.000 autres, a-t-on précisé au ministère de la Défense, interviendront dans le cadre plus « classique » de Vigipirate et assureront des missions de soutien (transport, logistique).

La seconde annonce du président Hollande découle de la première : il a en effet demandé « d’en tirer toutes les conséquences en terme d’adaptation des effectifs du ministère de la Défense, au-delà des 7.500 postes dont il avait été décidé le maintien ». Et d’ajouter : « Ce travail sera réalisé dans le cadre de l’actualisation de la Loi de programmation militaire ». Combien de personnels seront maintenus au final? Le chiffre de 23.000 circule et l’armée de Terre, qui doit présenter son nouveau modèle prochainement, en serait la principale bénéficiaire.

Lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a donné le détail des chantiers qui attendent son ministère dans les mois qui viennent, M. Le Drian a précisé que le dispositif de l’opération Sentinelle sera maintenu « au minimum jusqu’au début de l’été, date à laquelle il sera réévalué ».

S’agissant des « inflexions » concernant la Loi de programmation militaire (LPM) et des chantiers en cours, le ministre de la Défense a bien évidemment évoqué le maintien des effectifs (qu’il faudra financer), de nouveaux moyens pour la cyberdéfense et  le renseignement (avec le lancement d’études pour un drone développé, à l’horizon 2025, en coopération avec l’Italie et l’Allemagne), la présentation d’un projet visant à expérimenter une version métropolitaine du service militaire adapté (SMA), avec un millier de places offertes aux jeunes sans qualification d’ici l’automne prochain, le choix du successeur de Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de la solde), appelé « Source solde » ou encore l’inauguration du « Balardgone ».

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