L’Otan relève sa garde sur son flanc Est

En raison du poids de l’histoire, les récents événements en Ukraine et le rôle joué par la Russie inquiètent les États baltes et la Pologne. Et cela malgré leur appartenance à l’Union européenne et à l’Alliance atlantique. D’où la création d’une force de réaction très rapide (« fer de lance » spearhead) annoncée par l’Otan lors du sommet de Newport, en septembre dernier.

Cette orientation devait être confirmée par les ministres de la Défense de l’Alliance, réunis à Bruxelles, ce 5 février. « Nous avons d’importantes décisions à prendre. Des décisions relatives à la manière dont nous pouvons renforcer notre défense collective », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan. « Nous allons décider de la taille et de la composition de la nouvelle force [ndlr, le fer de lance], et nous assurer qu’elle pourra être déployée en quelques jours », a-t-il ajouté.

Selon les plans, il est question qui cette Very High Readiness Joint Task Force (VHRJT) soit opérationnelle d’ici 2016, c’est à dire avant le prochain sommet de l’Otan qui se tiendra en juin de cette année-là à Varsovie. Intégrée à la Force de réaction rapide (NRF pour Nato Response Force), elle comptera, avec des moyens terrestres, navals et aériens, au moins 5.000 hommes mobilisables à très court préavis.

En outre, les ministres de l’Otan devait également donner leur feu vert à la création de 6 centres de commandements en Europe de l’Est, dont 3 dans les États baltes, 1 en Pologne, 1 en Roumanie et 1 en Bulgarie. Ces structures seront mises en oeuvre par une quarantaine de militaires, pour moitié issus des pays hôtes. Leur mission sera d’organiser des exercices et de préparer, en cas de besoin, le déploiement de la VHRJT.

« C’est une réponse aux actions agressives de la Russie, qui a violé la loi internationale et annexé la Crimée », a commenté le secrétaire général de l’Otan, pour qui ces mesures sont avant tout « défensives ».

Enfin, les effectifs de la Force de réaction rapide, créée en 2003, seront revus à la hausse, passant de 13.000 à 30.000 hommes. Comme l’a souligné M. Stoltenberg, l’Otan doit aussi être en mesure de défendre son flanc sud étant donné que la « violence s’étend également en Afrique du nord et au Proche-Orient, ce qui alimente le terrorisme dans nos propres pays ».

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