Le président Obama pousse son secrétaire à la Défense vers la sortie

Secretary of Defense - Charles Timothy "Chuck" HagelCela faisait plusieurs jours que la rumeur évoquait un possible départ de Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense. Notamment après la cuisante défaite électorale subie par le président Obama début novembre. Finalement, le rumeur est devenue une information, ce 24 novembre.

En effet, Chuck Hagel, qui avait remplacé Leon Panetta à la tête du Pentagone il y a à peine deux ans, a démissionné de son poste, à la demande de Barack Obama, selon le New York Times. Il semblerait que des divergences de vues sur la stratégie à suivre en Irak et en Syrie contre l’État islamique en soient la cause.

Ancien de la guerre du Vietnam, au cours de laquelle il fut blessé à deux reprises, Chuck Hagel, issu d’un milieu pauvre, avait réussi à se faire un nom en politique au sein du Parti républicain. Après avoir démissionné de son poste de numéro deux du département des Anciens combattants sous l’ère Reagan pour protester contre les coupes budgétaires, il avait crée une société de téléphonie mobile qui le rendit millionnaire.

Sénateur du Nebraska, Chuck Hagel s’était fait remarquer en s’opposant à la politique étrangère du président George W Bush, notamment lors de l’intervention en Irak. D’où son rapprochement avec Barack Obama, qui lui confia les rênes du Pentagone.

Seulement, sa nomination ne passa pas comme une lettre à la poste… En effet, Chuck Hagel fut confirmé dans ses nouvelles fonctions par seulement 58 voix contre contre 41 au Sénat. Il lui était alors reproché quelques prises de position passées à l’égard d’Israël, son attitude lors de l’intervention en Irak – il avait refusé de voter l’envoi des renforts qui permirent, en 2007, grâce à la stratégie du général Petraeus, de défaire l’insurrection – ou encore son engagement en faveur du désarmement nucléaire.

« Nous n’hésiterons pas à recourir à toute la force de l’armée des Etats-Unis pour assurer notre sécurité. Mais nous devons aussi être intelligents, et plus encore, avisés, dans la façon dont nous employons la grande puissance de notre pays », avait-il répondu à ses détracteurs, lors de son audition devant les sénateurs.

Au cours des deux ans passés à la tête du Pentagone, Chuck Hagel a dû gérer non seulement la baisse des dépenses militaires décidées par l’admnistration Obama mais aussi les effets de la « sequestration », ces coupes automatiques appliquées aux forces américaines lors du bras de fer entre le Congrès et la Maison Blanche au sujet des dépenses publiques.

Justement, au sujet des crédits alloués au Pentagone, M. Hagel a récemment pointé « l’inadéquation » entre les défis auxquels doit faire face l’armée américaine et la baisse de ses budgets.

« Le département de la Défense est appelé à faire plus partout. Regardez, nous sommes maintenant impliqués là où nous n’étions pas il y a 6 mois. Et notre budget continue à subir des coupes. Quelque chose ne se connecte pas ici. Et cela va devoir changer », a-t-il affirmé.

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