Les industriels de l’armement et les états-majors ne communiquent pas assez, d’après le général de Villiers

La semaine dernière, l’on apprenait que la version F3.4+ du Rafale avait été évaluée à Istres par l’équipe intégrée d’essais en vol (EIEV) et celle de marque du Rafale du Centre du centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de Mont-de-Marsan.

À cette occasion, l’armée de l’Air précisait que cette nouvelle version traduisait « l’amélioration continue du système d’armes » sur la base des retours d’expérience (RETEX). Le fait est, cette mise à jour vise à intégrer de nouveaux équipements devant permettre aux équipages de gagner du temps pour effectuer des tâches bien précises et à accroître la sécurité des vols.

Ainsi, les industriels ont donc bien pris en compte les remarques qui leur ont été faites par les utilisateurs de leurs équipements. Mais est-ce que c’est toujours le cas? À en croire le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, qui a brièvement abordé le sujet lors de son passage devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, il y aurait encore des progrès à faire.

« Je suis frappé par le faible niveau de communication entre les industriels, la DGA [Direction générale de l’armement] et les états-majors », a-t-il affirmé. « Les retours d’expérience des armées ne sont pas communiqués aux industriels, qui gardent leurs stratégies générales pour eux », a-t-il poursuivi, sans plus de précision.

« Le 5 novembre prochain, je réunirai les patrons des grands groupes industriels et le DGA, pour fluidifier nos échanges. L’accent a été mis sur les hélicoptères, qui servent à nos trois armées; il y a des dossiers très sensibles, comme celui du Caracal. Nous aurons une approche transverse », a-t-il toutefois indiqué.

Justement, s’agissant du maintien en condition opérationnelle (MCO) des hélicoptères, il y a (ou avait) quelques tensions alors que ces appareils sont indispensables pour les opérations en cours, notamment dans la bande sahélo-saharienne.

« Nous avons des hélicoptères de transport, d’observation et d’attaque, mais trop peu sont disponibles. Cela ne peut plus durer : j’ai lancé un plan d’action pour y remédier, et décidé de réunir régulièrement M. Marwan Laoud, d’Airbus Group, et le PDG d’Airbus Helicopters, pour prendre le problème à bras-le-corps. Les taux de MCO ont remonté immédiatement après notre première entrevue… », a expliqué le général de Villiers.

« Les turbines des hélicoptères sont mises à rude épreuve dans le désert, or les pièces de rechange se font attendre; les NH90 sont livrés avec des défauts structurels… Il faut travailler pragmatiquement, en établissant un plan d’action », a encore affirmé le CEMA.

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