Saab a finalisé la vente de 36 Gripen NG au Brésil

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Il aura fallu moins d’un an pour que Saab finalise le contrat portant sur la vente de 36 exemplaires de son JAS-39 Gripen NG au Brésil, pour un montant total de 4,28 milliards d’euros. Cette annonce, faite par l’industriel suédois ce 27 octobre, met ainsi un terme à un interminable feuilleton riche en rebondissement.

Pour rappel, le programme FX-2 doit permettre la modernisation des forces aériennes brésiliennes (FAB), devenue prioritaire avec le retrait récent de ses Mirage 2000 acquis d’occasion dans les années 2000 auprès de la France.

Pendant un temps, le Rafale de Dassault Aviation était donné favori pour remporter cet appel d’offre. En septembre 2009, le président Lula avait même indiqué sa préférence pour l’appareil français, aux dépens du F-18 Super Hornet de Boeing et le Gripen. Et il était même question pour Paris d’acheter, en échange, quelques exemplaires de l’avion de transport KC-390 d’Embraer, à la surprise générale. Finalement, rien de tout ça ne s’est passé.

Le contrat signé par Saab et l’unité de Commande Aéronautique COMAER concerne le développement et la production de 28 monoplaces et de 8 biplaces, ainsi que leurs systèmes et leurs équipements. Un accord sur les projets de coopérations industrielles, englobant les transferts de technologies, a aussi été trouvé.

« Nous sommes fiers de nous trouver côte-à-côte avec le Brésil dans ce programme si important. Nous possédons déjà une histoire longue et fructueuse de coopération industrielle entre nos deux pays, et cet accord historique nous conduit vers un niveau encore supérieur », a commenté Marcus Wallenberg, le président du Conseil d’administration de Saab.

Cependant, il reste encore à obtenir les autorisations nécessaires pour l’exportation de certains composants du Gripen, ce dernier comprenant un tiers d’équipements d’origine américaine. Il est espéré que ces obstacles soient levés d’ici la fin du premier semestre 2015. Les appareils seront livrés aux FAB entre 2019 et 2024.

S’agissant de la répartition des compétences industrielles, il reviendra à l’industrie brésilienne – et en premier lieu à Embraer, promu « au rôle de premier plan en tant que partenaire stratégique dans le programme F-X2 », d’assumer la responsabilité de la production de la version biplace du Gripen NG.

Ce contrat est une bouffée d’oxygène pour Saab, qui a dû faire une croix, en mai dernier, sur une éventuelle commande suisse portant sur 22 exemplaires de son Gripen NG, qui est, en outre, encore en cours de développement. Par rapport à la version précédente, la nouvelle prévoit une autonomie accrue, l’intégration de nouveaux capteurs, dont un radar AESA (à antenne active. Seul le Rafale en est, pour le moment, équipé de série en Europe). Et Berne devait en financer une partie.

Par ailleurs, et comme le Brésil n’a pas l’intention de renoncer à ses capacités aéronavales (il a acquis le Foch, ancien porte-avions de la Marine française, avec des A4 Skyhawk dessus, et compte en construire un autre), la question d’une version navalisée du Gripen NG est posée. Problème : Saab n’a jamais conçu d’appareils pouvant être mis en oeuvre depuis un porte-avions. Et cela demande quelques savoir-faire spécifiques.

En clair, pour « navaliser » un avion,  il ne suffit pas de lui ajouter une crosse d’appontage : il faut aussi renforcer certaines de ses parties, en particulier le train d’atterrissage, soumis à de très fortes contraintes, ce qui aura pour conséquence de l’alourdir (le Rafale M est de 800 kg plus lourd que le Rafale C ou encore les dimensions du F-35C sont plus importantes que celles du F-35A). Dossier à suivre.

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