Ebola : Où en est le projet d’installer un hôpital militaire français en Guinée?

Souvenez-vous, c’était le 18 septembre. Lors de sa conférence de presse semestrielle, le président Hollande avait déclaré : « Je viens de décider d’installer dans les jours qui viennent un hôpital militaire en Guinée forestière, là où se situe le foyer principal de l’épidémie [d’Ebola, ndlr]. Je demande au ministre de la Défense de coordonner cette action et d’associer les médecins militaires et la protection civile, avec des moyens aériens parce qu’ils sont indispensables ».

Seulement, concernant l’aide apportée à la Guinée pour lutter contre l’épidémie qui continue de faire des ravages en Afrique de l’Ouest, un communiqué diffusé le 2 octobre par le ministère des Affaires étrangères, ne parle pas du tout de l’installation d’un hôpital qui serait mis en oeuvre par le Service de santé des armées (SSA)…

« Conformément à l’annonce du Président de la République, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et Annick Girardin, secrétaire d’Etat chargée du Développement et de la Francophonie, intensifient l’engagement de la France pour soutenir les autorités guinéennes face à la crise sanitaire, à travers l’établissement d’un centre de traitement Ebola en Guinée pour soigner les populations les plus directement touchées par le virus », peut-on lire dans ce communiqué.

Et le texte précise que ce « centre de traitement » sera géré non pas par le SSA mais par la Croix-Rouge française, avec un « important soutien de l’État (Affaires étrangères, Santé, Défense et Intérieur), notamment par la mise à disposition de personnels de santé et d’un système d’évacuation sanitaire ». Il est également indiqué qu’il centre sera doté d’une capacité de 50 lits ainsi que d’un laboratoire d’analyse biologique mis en oeuvre par l’Institut Pasteur.

De son côté, la Croix-Rouge française, qui a aussi diffusé un communiqué, parle d’une mission « d’envergure (…) avec le support des ministères de la Santé, de la Défense, de l’Intérieur, et sous le contrôle et l’autorité interministérielle du MAEDI [ndlr, ministère des Affaires étrangères et du Développement international] chargé de la coordination globale. Visiblement, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’aura pas à assurer cette « coordination », alors que le président de la République lui avait confié cette mission.

Pourquoi n’est-il plus question d’ouvrir en Guinée forestière un hôpital militaire français? Geste d’humeur d’une ancienne colonie française qui refuse l’implantation d’une unité militaire, même à vocation médicale? (on se souvient du coup d’éclat de Sékou Touré à l’égard du général de Gaulle, en 1958, qui refuse une offre de partenariat avec Paris). Ou bien est-ce que le SSA, qui subit une nouvelle réforme,  n’a plus assez de personnels pour une telle mission?

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