La France veut réformer l’usage du droit de veto au sein du Conseil de sécurité des Nations unies

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine) sont les seuls à disposer d’un droit de veto qu’ils peuvent opposer à un projet de résolution. Sauf à passer outre, cela constitue une source de blocage dans le réglement de certaines situations où une intervention serait pourtant nécessaire.

D’où la proposition faire par la France, le 25 septembre, de limiter ce droit de veto en cas de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Il s’agit d’éviter toute paralysie du Conseil devant les situations d’urgence.

Par exemple, si cette réforme avait été adoptée en 2013, une action militaire aurait été possible contre le régime de Bachar el-Assad suite à l’attaque chimique lancée dans la banlieue de Damas et pour laquelle il avait été tenu pour responsable par les États-Unis et la France. En effet, la Russie, proche alliée de la Syrie, n’aurait pas été en mesure de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité.

« Nous avons des comptes à rendre à l’opinion publique. Nos populations ne comprennent pas le mode de fonctionnement du Conseil de sécurité paralysé en cas de crimes de masse », a ainsi expliqué Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, lors d’une réunion tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. « Le droit de veto n’est pas un privilège, c’est une responsabilité », a estimé José Antonio Meade Kuribrena, son homologue mexicain.

Pour autant, une telle réforme risque de se voir opposer un… veto des autres membres permanents du Conseil de sécurité, même si M. Fabius s’est dit « encouragé par les réactions britannique et américaine ».

« Nous sommes pragmatiques, nous savons qu’il n’est pas facile de modifier les textes, c’est pourquoi nous voulons convaincre », a aussi admis le chef de la diplomatie française. « Nous voulons nous saisir de ce thème à l’occasion des 70 ans de l’ONU. Si cette réforme pouvait voir le jour l’année prochaine, ce serait un progrès extraordinaire », a-t-il encore estimé.

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