Moscou envisagerait de déconnecter l’Internet russe en cas de guerre ou de crise grave

Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il n’est pas dans l’intention de la Russie de se couper elle-même de l’Internet mondial en cas de crise grave ou de guerre. Il serait simplement question de « mesures pour sécuriser l’internet russe face à d’éventuelles sanctions occidentales », a-t-il admis.

« Bien sûr, il est hors de question que la Russie puisse être déconnectée de l’internet mondial. Nous ne nous préparons pas à une telle possibilité, ni ne l’étudions », a affirmé M. Peskov, dont les propos ont été repris par l’agence Interfax. « Néanmoins, ces derniers temps, nos partenaires aux États-Unis et en Europe ont montré une grande dose d’imprévisibilité. Nous devons être prêts à toutes les éventualités », a-t-il ajouté. « L’identité du principal administrateur de l’internet mondial est connue. Et en lien avec son imprévisibilité, nous devons réfléchir à la manière d’assurer notre sécurité », a-t-il insisté.

En clair, il s’agit plus pour Moscou d’anticiper une mise à l’écart du réseau des réseaux et d’éventuelles cyberattaques qui ne seraient évidemment pas sans conséquences sur le bon fonctionnement de ses infrastructures. Pourtant, le quotidien Vedomosti a affirmé, le 19 septembre, qu’une mesure visant à déconnecter volontairement la Russie était à l’étude au Kremlin et serait même évoquée lors d’une réunion du Conseil de sécurité présidée par Vladimir Poutine.

Le journal russe a appuyé ses révélations en citant plusiers responsables de fournisseurs d’accès, d’entreprises actives sur Internet et des ONG. Plus précisément, il ne serait pas question d’une déconnexion permanente, mais « d’une mesure exceptionnelle à prendre pour protéger l’internet russe contre les tentatives extérieures de l’isoler. (…) Cela pourrait s’avérer utile notamment si les Etats-Unis bloquent l’accès de la Russie au système des adresses IP », a expliqué, d’après le résumé fait par Ria Novosti, l’enquête publiée par Vedomosti. Toujours d’après ce dernier, de récents exercices ont « démontré la vulnérabilité d’Internet russe qui est très étroitement lié au réseau mondial à la différence d’Internet chinois ».

En avril, le sénateur russe Maksim Kavdjaradze avait affirmé que Moscou devait « envisager la possibilité de créer [son] propre système informationnel, destiné à un usage strictement en Russie, pour échapper à la tutelle des Etats-Unis et éviter les fuites d’information ». Et d’insister : « Créer un internet autonome russe répond aux intérêts de la sécurité de l’information de notre pays victime d’attaques informatiques et de tentatives de scinder la société ».

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