L’Iran aurait fourni des drones et du matériel militaire à l’Irak

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La semaine dernière, le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, avait affirmé qu’un « petit nombre d’agents révolutionnaires iraniens », c’est à dire des éléments de la Force Qods des Gardiens de la Révolution, chargée des opérations extérieures clandestines, étaient présents à Bagdad afin de conseiller l’état-major irakien dans les combats menés contre l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), une formation jihadiste qui a lancé une offensive dans le nord du pays le 9 juin.

« Leur ingérence en Irak n’a rien de nouveau », avait commenté l’officier, qui ne souhaita pas faire plus de commentaires. Mais le New York Times, qui a recueilli, sous couvert d’anonymat, des informations auprès de responsables américains, a donné plus de précisions au sujet de cette implication iranienne dans son édition du 25 juin.

Effectivement, les effectifs de la Force Qods en Irak sont des plus réduits puisqu’il est question de seulement une douzaine d’agents. Ces derniers ont pour mission de conseiller le commandement irakien et d’aider au au recrutement de miliciens chiites. Leur chef, le général Ghassem Souleimani s’est d’ailleurs rendu à deux reprises à Bagdad.

Le quotidien ajoute que l’Iran aurait également founi à l’armée irakienne des drones de surveillance de type Ababil. Ces appareils, d’une envergure de 3 mètres, ont un rayon d’action 150 km maximum et peuvent voler à une vitesse de 300 km/h, à une altitude de 14.000 pieds. Leur charge utile est estimée à 45 kg. Ils peuvent être dotés d’une caméra et d’équipements de communication, ou bien transporter une charge explosive quand ils sont configurer pour l’attaque (ils s’écrasent sur leur cible). Le Hezbollah libanais en est équipé.

Ces drones Ababil, dont le nombre n’a pas été précisé, seraient mis en oeuvre depuis la base aérienne d’Al-Rachid, près de Bagdad. Ce site accueillerait également un centre d’interception des communications, mis en oeuvre par une unité de guerre électronique iranienne.

Outre ces matériels, le quotidien américain indique aussi que Téhéran fournit d’importantes quantités d’équipements militaires, via un pont aérien vers la capitale irakienne (2 vols quotidiens, assure-t-il).

Enfin, toujours d’après le New York Times, l’armée iranienne aurait déployé 10 divisions (ce qui paraît beaucoup) à la frontière avec l’Irak ainsi que « deux douzaines d’avions ». Ces troupes se tiennent prêtes à intervenir dans le cas où la capitale irakienne ou les lieux saints de l’islam chiite étaient menacés par l’offensive d’EIIL. Le président iranien, Hassan Rohani, avait clairement prévenu que « le grand peuple iranien fera tout pour protéger » les mausolées des imams chiites en Irak.

À ce soutien iranien s’ajoute celui apporté par les Etats-Unis. Le président Obama a décidé l’envoi de 300 conseilles militaires américains, pour la plupart issus des forces spéciales. En outre, les F/A-18 et E/A-6 Prowler du porte-avions USS George H.W Bush, actuellement dans les eaux du golfe arabo-persique, assurent une trentaine de missions quotidiennes au-dessus de l’Irak.

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