Lockheed-Martin imagine le successeur de l’avion espion SR-71 Blackbird

Le mythique avion espion SR-71 Blackbird, retiré du service en 1998, pourrait avoir un successeur, appelé tout simplement SR-72. Les détails de ce projet ont été révélés en exclusivité par la division Skunk Works de Lockheed Martin au magazine spécialisté Aviation Week & Space Technology.

Pour rappel, le SR-71 Blackbird avait été développé dans les années 1960 sur la base du A-12 pour mener des missions de renseignement et de surveillance au-dessus de l’ex-URSS. Pour cela, il fallait un appareil rapide, pouvant évoluer à haute altitude afin d’éviter les interceptions et les missiles sol-air soviétiques. Aussi, cet avion de couleur noire  pouvait voler à plus de Mach 3, à plus de 25.000 mètres. Jamais il n’aura été inquiété par les systèmes de défense adverses.

La décision de les retirer du service fut prise en 1990. Mais un financement du Congrès, adopté 4 ans plus tard, permit d’en maintenir 3 en état de vol jusqu’en 1998. D’une logistique coûteuse, il fut estimé que son emploi était moins compétitif par rapport aux satellites d’observation militaires.

Reste que, a priori, un tel appareil fait encore besoin. D’où les travaux de Lockheed-Martin pour mettre au point son successeur. Selon Aviation Week, le SR-72 devrait être deux fois plus rapide que le Blackbird, ce qui en ferait le premier avion hypersonique à être mis en oeuvre par une force aérienne si jamais sa production est décidée.

Ce programme pourrait entrer dans les plans de l’US Air Force, qui cherche à se doter de capacités hypersoniques, via le projet Conventionnal Prompt Global Strike (CPGS), qui, lancé depuis 2001, doit permettre de donner aux Etats-Unis les moyens de frapper rapidement un objectif n’importe où dans le monde. Le principe serait donc le même avec le SR-72, à la différence qu’il s’agirait avant tout de pouvoir obtenir des renseignements dans des délais relativement courts.

Pour atteindre Mach 6, les ingénieurs de Lockheed-Martin peuvent s’appuyer sur les travaux et les essais réalisés récemment avec le planeur Falcon HTV. Car la clé du problème se situe au niveau de la propulsion. Cela étant, le constructeur américain, associé à Aerojet Rocketdyne, aurait trouvé une solution pour intégrer un statoréacteur à combustion supersonique (Scramjet). Par ailleurs, si le Blackbird n’était pas armé, il en ira autrement avec le SR-72 puisqu’il est question de le doter de capacités de frappes.

Un démonstrateur technologique du SR-72 pourrait prendre l’air dès 2023, pour une entrée en service en 2030. Du moins, c’est ce qu’espère Lockheed-Martin car il faudra toutefois trouver les financements nécessaires pour un tel projet.

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