Exercices militaires de grande ampleur dans l’extrême-orient russe

Du 5 au 12 juillet, les forces navales russes et chinoises ont mené un exercice commun relativement important, dans le golfe de Pierre-le-Grand, en mer du Japon. Pour l’occasion, Pékin y a envoyé 4 destroyers, 5 frégates et 1 navire de ravitaillement, tandis que la Russie a mobilisé 11 navires de survace et 1 sous-marin.

Comme l’on peut s’en douter, ces manoeuvres, appelées « Joint Sea-2013 », ont dû être observées de très près par le Japon étant donné que cette région est soumise à des tensions récurrentes en raison des différents territoriaux qui empoisonnent les relations diplomatiques nippones avec la Russie (Kouriles) et la Chine (archipel Senkaku).

Côté chinois, l’on a fait valoir que ces exercices navals n’étaient « pas dirigés contre une tierce partie » et avait pour but de « jouer un rôle positif dans la préservation de la sécurité et de la stabilité régionale. »

Mais à peine ces manoeuvres étaient terminées que le président russe, Vladimir Poutine, a donné le coup d’envoi d’un exercice surprise destiné à ses propres troupes. « J’ordonne de procéder à une inspection surprise de la Région militaire de l’est, de notifier ma décision à tous les effectifs concernés et de mettre les troupes de la Région militaire de l’est en état d’alerte à une heure du matin du 12 au 13 juillet afin de leur faire gagner ensuite les zones d’exercice et les polygone », a-t-il déclaré.

C’est la troisième fois que le chef du Kremlin prend ce genre d’initiative depuis le début de cette année. En effet, cet hiver, les forces des régions militaire du Centre et du Sud ont dû s’y plier, ce qui a permis de mettre en évidence « plusieurs problèmes systèmiques », pour reprendre les mots du chef d’état-majot général Valeri Guerassimov.

Mais ce qui surprend sans doute le plus dans ces nouvelles manoeuvres lancées dans l’extrême-orient russe est leur ampleur : 160.000 hommes sont mobilisés, de même que 1.000 chars et véhicules blindés, 130 aéronefs et pas moins de 70 navires de guerre de la Flotte du Pacifique. En clair, l’on n’avait jamais d’exercices militaire russes d’une telle importance depuis la disparition de l’URSS.

Comme l’on peut s’en douter, cette démonstration de force a de quoi rendre sceptiques les pays de la région. Ainsi, le Japon et la Corée du Sud ont fait décoller en urgence leur aviation de chasse pour surveiller de près les bombardiers stratégiques TU-95MS engagés dans cet exercice.

« Nous suivons constamment la situation, notamment dans les pays frontaliers, et aussi la réaction de nos collègues européens. Je peux dire que la réaction est calme, je pense qu’ils font preuve de compréhension, même si bien sûr, les forces armées de tous nos Etats frontaliers, exceptés nos alliés de l’OTSC, suivent avec attention ce qui se passe dans la Région militaire de l’est », a commenté, le 15 juillet, Anatoli Antonov  le vice-ministre russe de la Défense. Et d’assurer que ces manoeuvres ne visent aucun pays en particulier.

Sauf qu’il est difficile de ne pas y voir un message adressé au Japon ainsi qu’à son allié américain. Et même si la Chine entretient d’excellentes relations avec la Russie, à y regarder de près, ces manoeuvres la concernent également. Il s’agit ainsi pour Moscou de faire la démonstration de sa capacité à déployer rapidement des forces en cas d’éventuelles tensions dans l’extrême-orient du pays, région riche en matières premières, où l’immigration illégale chinoise est importante et l’influence de Pékin va grandissante.

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