Une aide américaine pour alléger les sous-marins espagnols S-80

Afin de remplacer ses 4 sous-marins à propulsion classique Agosta, dont la conception est française, l’Espagne a lancé le programme S-80, confié au constructeur naval Navantia. Ce qui d’ailleurs coûté le partenariat du constructeur espagnol avec DCNS, avec qui il collaborait pour l’exportation d’un autre type de submersible, en l’occurrence, le Scorpène.

Seulement, et alors que la situation financière espagnole n’est pas au mieux, l’on apprenait, le mois dernier, que le sous-marin S-80 présentait une masse plus importante que prévue.

Et le problème est de taille étant donné que les ingénieurs ne sont même certains qu’il puisse refaire surface après avoir plongé. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la cause serait une erreur de calcul, plus précisément d’une virgule placée au mauvais endroit, d’après l’ancien  directeur du Bureau d’Évaluation Stratégique au ministère espagnole de la défense. « Et personne n’a pris la peine de vérifier les calculs », a-t-il ajouté.

Pour corser le tout, l’erreur a été découverte alors que la conception de l’Isaac Peral, le premier bâtiment de la série, était presque terminée. Pour rectifier le tir, il n’y a pas 36 solutions : il faut alléger le sous-marin ou bien alors allonger sa coque de quelques mètres pour augmenter sa flottabilité.

La première option risquerait d’avoir des conséquences sur le système de combat et/ou de propulsion anaérobie du submersible, tandis que la seconde suppose un allongement des délais de livraison, ce qui n’arrangera pas la marine espagnole, déjà qu’elle n’est pas certaine de pouvoir conserver une capacité permanente sous-marine jusqu’à la mise en service du premier S-80.

Quoi qu’il en soit, le ministère espagnol de la Défense a fait appel à la société américaine Electric Boat, filiale de General Dynamics, pour tenter d’alléger le S-80, trop lourd d’environ 70 tonnes. Il lui en coûtera 10,5 millions d’euros sur 3 ans pour avoir une évalution du problème ainsi qu’une idée des travaux à réaliser pour le corriger. Une premier rapport sera rendu en juillet.

Dans le même temps, le ministère compte obtenir 30 millions d’euros de la part du Parlement pour le grand carénage du sous-marin de type Agosta Tramontana, faute de quoi, il devra être retiré du service. Quant aux trois autres submersibles de l’Armada, le Siroco a terminé sa vie opérationnelle en juin 2012 et le Galerna devrait en faire autant en 2016. Resterait plus que le Mistral. A moins qu’un bâtiment ne soit prêté par l’Allemagne. En tout cas, cette piste a été évoquée.

Cela étant, les entreprises américaines sont très présentes dans le programme S-80 puisque c’est Lockheed-Martin qui a été désigné pour founir les équipements électroniques. Ce projet devait initialement coûter 1,8 milliard d’euros à Madrid.

« Les défis technologiques auxquels ces programmes font face pendant le développement, dépassent de simples calculs », a expliqué le ministère. « Tous les grands programmes militaires, en particulier les sous-marins, connaissent des retards et ont souvent besoin du soutien d’un partenaire technologique », a-t-il ajouté. A la virgule près.

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