Violents combats contre le groupe jihadiste Boko Haram au Nigeria

Le bilan des combats qui ont opposé l’armée nigériane, appuyée par des soldats tchadiens et nigérien, au groupe jihadiste Boko Haram, à Baga, un village de pêcheurs situé sur les rives du Lac Tchad, est lourd. Il est en effet question de plus de 180 tués et la moitié de cette localité a été détruite par les flammes.

L’intervention de l’armée nigeriane dans ce village, situé à 150 km de Maiduguri, le fief de Boko Haram, a été lancée le 19 avril sur la base de renseignement faisant état de la présent de jihadistes dans cette localité.

Selon une version des faits, les combats ont éclaté quand les militaires ont encerclé la mosquée où les militants de Boko Haram, lourdement armés, s’étaient cachés. Après, il devient compliqué d’avoir une idée exacte de ce qu’il s’est vraiment passé, dans la mesures où les informations sont contractoires. Certains habitants ont accusé les jihadistes d’avoir visé la foule avec des lance-roquettes, d’autres ont pointé le comportement des militaires qui n’auraient pas cherché à faire dans le détail.

Le porte-parole militaire de l’Etat de Borno (nord-est), Sagir Musa, a affirmé que les informations faisant état de 180 tués étaient « étaient « extrêmement exagérées », le bilan étant, selon lui, d’une « dizaine de morts. »

Cela étant, les forces de sécurité nigérianes ont tendance à sous-estimer systématiquement le nombre des victimes des affrontements dans lesquels elles sont impliquées contre Boko Haram. Mais, de leur côté, les populations civiles, qui ont un fort ressentiment à l’égard des militaires, ont aussi l’habitude de gonfler les bilans. En tout cas, la Croix Rouge qui a pu se renseigner auprès des autorités locales, parle de 187 morts et de 300 maisons détruites.

Toutefois, il n’est pas possible de savoir avec certitude le nombre de civils tués. Le général Austin Edokpaye, le commandant de la force impliquée dans les combats à Baga, a affirmé que les militants de Boko Haram avaient utilisé des civils comme « bouclier humain. »

Pour faire la lumière sur cette affaire, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a « ordonné une enquête approfondie au sujet du bilan élevé de morts dans les affrontements entre soldats et insurgés à Baga. »

Par ailleurs, les Etats-Unis, qui soutiennent le Nigeria dans sa lutte contre les groupes terroristes, ont toutefois mis en garde contre « le seul recours à la force armée » et expliqué qu’Abuja doit comprendre que « l’extrémisme violent nécessite plus qu’une simple réponse sécuritaire » et qu’il est nécessaire de « répondre aux problèmes des communautés vulnérables », en se concentrant sur « les besoins économiques et politiques légitimes dans le nord. »

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