Pour le général Ract-Madoux, les sous-officiers de l’armée de Terre ont été trop bien notés

Vu de l’extérieur, le système de notation au sein des armées paraît compliqué. Pourtant, il permet d’évaluer les militaires, ce qui a une important sur leur avancement ainsi que sur l’attribution des décorations.

En 2011, ce système a évolué avec de nouvelles modalités interarmées, notamment détaillées dans l’instruction n°2550/DEF/EMA/RH/PRH relative à la notation des sous-officiers, officiers mariniers, militaires techniciens des hôpitaux des armées et des militaires du rang, qu’ils soient d’active ou de réserve.

Seulement, il semblerait que la transition ait donné lieu à quelques « désordres » dans la notation des sous-officiers de l’armée de Terre, au point d’en inquiéter le général Ract-Madoux, leur chef d’état-major (CEMAT).

Dans un courrier envoyé, le 25 février aux chefs de corps, ce dernier a en effet estimé que les sous-officiers de l’armée de Terre avaient été trop bien notés en 2012, ce qui « créé des situations d’iniquité » tout en étant « de nature à paralyser d’emblée le nouveau système. »

Ainsi, des sous-officiers attributaires d’un rendement dans la fonction A dans l’ancien dispositif ont été notés QSR de niveau A (qualité de services rendus) alors qu’ils auraient en principe dû obtenir un QSR B.

« Alors que le général directeur des ressources humaines de l’armée de Terre avait bien souligné que la qualité des services rendus de niveau B ne remettait pas en cause la qualité professionnelle des sous-officiers antérieurement attributaires d’un rendement dans la fonction A, vous avez attribué cette QSR de manière très différente selon les formations », reproche le CEMAT aux chefs de corps.

Et d’ajouter, toujours en s’adressant aux chefs de corps : « Même si vous avez ainsi voulu leur témoigner au mieux votre reconnaissance pour des efforts qu’ils fournissent quotidiennement sous votre autorité, l’attribution d’un taux excissement élevé de QSR A situe l’ensemble des sous-officiers de l’armée de Terre à niveau trop élevé en comparaison de celui atteint par les militaires des autres armées et services qu’ils côtoient désormais au quotidien dans les bases de défense. »

Pour le CEMAT, ce rappel à l’ordre vise à ce que les « militaires de l’armée de Terre ne bénéficient pas d’une évaluation disproportionnée par rapport à leurs pairs des autres armées », car il « en va de leur crédibilité comme de celle de l’armée de Terre. »

Dans son courrier, le général Ract-Madoux insiste « primordial » que l’évaluation des sous-officier puisse permettre « d’identifier les plus méritants », notamment « dans la perspective du choix toujours difficile de l’inscription au tableau d’avancement », dont une partie, comme on le sait, est bloquée.

En conséquence, le CEMAT a décidé de limiter à 20% des effectifs des sous-officiers, à l’exception des majors, l’attribution des QSR XX (exceptionnel) et QSR A dès l’année 2013.

« Cette évolution, qui, dans le cadre d’une mesure technique d’ensemble, conduira naturellement à attribuer une QSR B à de nombreux militaire ayant bénéficié d’une QSR A pour le premier exercice, ne remet absolument pas en cause la manière de servir du personnel concerné », écrit le général Ract-Madoux. Pas sûr que cela soit pris ainsi dans les casernes…

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