Le Dupuy de Lôme en cale sèche

Le porte-avions Charles de Gaulle est entré une nouvelle fois au bassin Vauban, à Toulon, pour son dernier arrêt technique prévu avant sa prochaine indisponibilité périodique pour entretien et réparations (IPER),une opération lourde qui immobilisera le bâtiment pendant plusieurs mois.

Pendant ce temps, la France sera privée de capacités aéronavales. Les porte-avions, pour être efficaces, c’est comme les policiers : ils vont toujours par deux. Mais un autre navire important, car unique, est aussi immobilisé actuellement. Il s’agit du « Moyen interarmées naval de recherche électromagnétique » (MINREM), c’est à dire le Dupuy de Lôme.

Ce bâtiment devrait en effet prochainement quitter la cale sèche, où il a été mis depuis le début de cette année en grand carénage. Le contrat de maintien en condition opérationnel (MCO) a été confié à la Compagnie nationale de navigation (CNN), qui emploie le chantier Damen Shiprepair de Brest comme sous-traitant.

Les travaux réalisés sur le Dupuy de Lôme ont consisté à repeindre sa coque et à vérifier ses différents éléments (populseur d’étrave, lignes d’arbres, etc…). En général, ce bâtiment a un taux d’activité de 240 jours par an, ainsi qu’une disponibilité technique de 350 jours

Mis en service en 2006 après avoir été conçu aux normes de la Marine marchande par le chantier néerlandais Niestern Sanders, ce navire affiche une longueur de 101,75m pour 15,85m de large et un déplacement de 3.600 tonnes.

Pour ses missions, il est doté de puissants moyens d’écoute et d’analyses électromagnétiques fournis par Thales. Mis en oeuvre par un équipage de 30 marins de la Marine nationale, le Dupuy de Lôme est utilisé par la Direction du Renseignement Militaire (DRM), laquelle dispose à bord de 80 spécialistes. Récemment, il a navigué près des côtes libyennes et syriennes. Son armement est des plus limités, avec seulement 2 mitrailleuses de 12,7 mm.

Le Dupuy de Lôme a remplacé le Bougainville. Ce bâtiment de transport et de soutien avait été transformé en 1998 en navire collecteur de renseignements avant d’être retiré définitivement du service actif dix ans plus plus tard. Pour autant, il est encore utile car il sert actuellement de « rempart » au bassin dans lequel le Charles de Gaulle vient d’être admis afin de le protéger d’éventuelles attaques terroristes. Une telle mesure avait été prise lors de la dernière IPER du porte-avions, en 2008, avec cette fois l’ancienne frégate Suffren.

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