Serval : L’aviation française aurait visé le chef d’Ansar Dine (MàJ)

La maison d’Iyad Ag Ghaly, le fondateur du groupe islamiste touareg Ansar Dine, aurait été bombardée à Kidal par l’aviation française, au cours de la nuit du 26 au 27 janvier, sans que l’on sache encore si le chef jihadiste s’y trouvait au moment de ce raid présumé.

D’après une source sécuritaire malienne dont les propos ont été rapportés par l’AFP, un camp militaire situé dans la même ville a également été visé. D’autres frappes auraient également été effectuées à l’ouest de Kidal, non loin du village natal d’Iyad Ag Ghaly. Aucune confirmation n’a cependant été faite côté français.

Né dans la tribu noble des Ifoghas et âgé de 54 ans, Iyad Ag Ghaly a fait ses premières armes au sein de la « Légion verte » du colonel Kadhafi, en Libye. Dans les années 1980, il fait partie des troupes libyennes qui tentèrent de renverser le président tchadien d’alors, Hissène Habré. Mais ces dernières se heurtent à l’armée française, engagée dans l’opération Manta, laquelle présente quelques similitudes avec celle en cours au Mali.

En 1990, après avoir fondé le Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad, Iyad Ag Ghaly déclenche la rébellion touareg au Nord-Mali avec un coup de main opéré à Menaka, dans la région de Gao. Il fait alors figure de leader de l’insurrection touareg, ce qui vaudra d’être l’interlocuteur principal de Bamako pour négocier plusieurs accords sous l’oeil d’Alger.

Seulement, à la fin de cette décennie, Iyad Ag Ghaly va progressivement basculer vers le radicalisme et épouser les thèses jihadistes, notamment sous l’influence de prédicateurs pakistanais du Jamaat al-Tabligh. Puis, alors qu’il a été nommé, en 2007, vice-consul du Mali à Djeddah, il est expulsé d’Arabie Saoudite pour des liens supposés des milieux radicaux.

Par la suite, cet ancien « noceur » a créé Ansar Dine, avec pour ambition d’imposer la charia au Mali. En 2012, avec ses alliés d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AMQI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), il s’impose au Nord-Mali après en avoir évincé ses anciens amis du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, laïc).

Depuis le début de l’opération Serval, la trace d’Iyad Ag Ghaly s’est perdue. Il aurait été vu dans la région de Douentza, deux jours avant l’intervention française décidée après l’attaque islamiste contre la ville de Konna. Selon Malijet.com, il tenterait de négocier un asile politique en Mauritanie, ce qui paraît curieux. En attendant, son groupe est traversé par des tensions, une partie de ses cadres ayant annoncé avoir fait sécession.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]