DCNS et Piriou vont créer une co-entreprise pour s’attaquer au marché des patrouilleurs

Jusqu’à présent, le constructeur naval Piriou, implanté à Concarneau (Finistère) était connu pour ses bateaux à vocation civile. Mais, après avoir obtenu des contrats de maintien en condition opérationelle (MCO) des navires école de la Marine nationale, cette entreprise entend s’attaquer au marché militaire.

Ainsi, il prévoit de livrer, en septembre 2013, le BFM Almak, qui servira à la formation des marins étrangers fournie par la société navOcéan, une co-entreprise qu’il a créée avec DCI. Et, à l’occasion du dernier salon Euronaval, le constructeur breton a présenté une gamme de navires de classe MOPV (Multipurpose Offshore Patrol Vessel) de 35, 50, 60 et 80 mètres.

Dans le même temps, DCNS, le constructeur navale spécialiste des navires militaires, cherche à se développer sur le segment des patrouilleurs hauturiers (OPV), notamment avec l’Adroit, un bâtiment de 87 mètres de la gamme Gowind, développé sur fonds propres et construit aux normes civiles.

D’où l’idée d’un rapprochement entre Piriou et DCNS avec la création d’une co-entreprise, afin de s’imposer sur le marché des navires relevant de l’action de l’Etat en mer. Révélé par LaTribune.fr, ce projet devait être examiné par les deux entreprises ce 27 novembre.

Ainsi, DCNS pourra s’appuyer sur un partenaire jouissant d’une grande expérience dans la construction navale civile tout en ayant l’opportunité d’élargir sa gamme. Qui plus est, Pririou est implanté dans des régions (Afrique et Asie) offrant un grand potentiel pour ce type de navire.

Quant au constructeur de Concarneau, il bénéficiera de la réputation ainsi que de la force de frappe de DCNS (12 800 employés pour un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros), notamment au niveau commercial.

« Pour accéder aux marchés des navires relevant de l’Action de l’Etat en Mer, qui sont à la convergence des univers civils et militaires, seul un partenariat avec un leader mondial du naval de défense comme DCNS aurait du sens pour nous » a ainsi fait valoir le président du directoire de Piriou.

Cette co-entreprise « se doterait d’une structure légère destinée à préparer les offres et piloter la réalisation des contrats. Elle utiliserait en priorité les moyens industriels, logistiques et d’ingénierie français de ses deux maisons-mères », ont expliqué les deux sociétés, qui ont annoncé avoir entamé des « négociations exclusives. »

Même si cette co-entreprise, qui devrait être opérationnelle en 2013, vise l’exportation, elle aura d’abord un oeil sur le marché français, étant donné que la Marine nationale aura prochainement besoin de Bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH), lesquels pourraient faire l’objet d’un partenariat public-privé, de Bâtiments multimissions (B2M) et surtout de patrouilleurs (programme BATSIMAR, Bâtiments de surveillance et d’intervention maritime) destinés à remplacer les P-400.

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