Tensions sur le plateau du Golan

Ces derniers jours, le plateau du Golan, occupé depuis la guerre des Six-Jours et annexé en 1981 par Israël, a été le théâtre de plusieurs incidents liés à la situation en Syrie, les deux pays étant pourtant séparés par une zone démilitarisé, large de 3 à 6 km, surveillée par les 1.200 hommes de la Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) depuis 1974.

Ces incidents ont commencé au début du mois  par l’intrusion de blindés syriens dans la zone tampon, puis par la chute de trois obus de mortier tirés « par erreur » depuis la Syrie et, plus récemment, par un véhicule militaire israélien touché par des balles perdues.

Mais le dernier en date, qui s’est traduit par une nouvelle chute d’un obus syrien sur la partie du Golan administrée par Israël a conduit Tsahal à effectuer des tirs de semonce en direction de la Syrie, ce qui n’était plus arrivé depuis plus de 40 ans.

L’armée israélienne a expliqué qu’un obus « de mortier a touché » un de ses postes « sur le plateau du Golan près de la frontière israélo-syrienne, dans le cadre du conflit interne en Syrie. En réponse, a-t-elle poursuivi, les soldats israéliens ont tiré des coups de semonce en direction des zones syriennes. »

Suite au premier incident, l’ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Ron Prosor avait envoyé lettre au Conseil de sécurité pour lui demander d’agir, considérant que cette incursion syrienne sur le plateau du Golan représentait « une dangereuse escalade » pouvant « avoir des implications importantes pour la sécurité et la stabilité de la région. »

Mais après les tirs de semonce effectué par Tsahal le 11 novembre, Israël a nettement haussé le ton à l’égard de Damas, en faisant valoir qu’ils devaient être interprétés comme « le signe qu’Isaël ne tolérera pas de bombardements contre (son) territoire. »

« Un nouveau tir vers le territoire israélien provoquera une réaction plus dure, dont la Syrie paiera le prix » a ainsi prévenu Ehud Barak, le ministre de la Défense de l’Etat hébreu.

« Nous suivons de près ce qui se passe à notre frontière avec la Syrie, et là-bas aussi nous sommes prêts à tout développement », a averti le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s’est également dit « prêt à l’escalade » dans la bande de Gaza, théâtre d’une nouvelle flambée de violence, avec le tir depuis le territoire palestinien d’une soixantaine de roquettes en deux jours sur le sud d’Israël .

Cela étant, et pour ce qui concerne les tensions avec la Syrie, l’armée israélienne avait effectué un exercice surprise de grande ampleur,  en septembre dernier, sur le plateau du Golan. Et d’expliquer, à l’époque, que ces maonoeuvres avaient été organisées de longue date et qu’il ne fallait pas les « en relation avec les bouleversements et les évènements survenus dans la région dernièrement »

Techniquement, Israël et la Syrie sont toujours en état de guerre. Cependant, les échanges de tirs du 11 novembre sont les premiers entre les deux pays depuis la fin de la guerre du Kippour d’octobre 1973, sauf si l’on excepte le raid mené en septembre 2007 par l’aviation israélienne contre un site militaire syrien qui, situé près de Deir-Ezzor, était suspecté d’abriter des activités nucléaires.

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