Le Japon veut développer un drone pour détecter les missiles

L’on peut considérer que le Japon est bien lôti en matière de défense antimissile. Il dispose déjà, sur son territoire, d’un radar d’alerte avancé en bande X sur la base de Shariki, dans le nord de Honshu, la principale île de l’archipel et Washington a récemment fait part de son intention d’en installer un second, cette fois dans le sud du pays.

En outre, les forces d’autodéfense japonaises mettent en oeuvre des batteries de défense antimissile PAC-3 (Patriot Advanced Capability) ainsi que des destroyers dotés du système AEGIS et de missiles intercepteurs Standard Missile-3 (SM-3).

Pour autant, les responsables militaires nippons estiment que cela n’est pas encore suffisant pour faire face à la menace des missiles nord-coréens mais aussi pour contrer éventuellement la Chine, pays avec lequel le Japon a un différend territorial au sujet des îles Senkaku. Il leur manque une capacité de détection des tirs d’engins balistiques. Ce qui se fait d’ordinaire par des satellites dits d’alerte avancée.

Ainsi, les Etats-Unis disposent de cette capacité depuis 40 ans avec les engins du programme DSP (Defense Support Program), en cours de remplacement par ceux du projet SBIRS (Space-Based InfraRed System).

En France, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) de 2008 a recommandé l’acquisition de cette capacité, ce qui a donné lieu au programme SPIRALE (Système préparatoire infrarouge pour l’alerte), lequel doit permettre, à terme, de mettre au point un satellite en mesure de détecter les lancements de tirs balistiques, ce qui permettra de renforcer la crédibilité de la dissuasion nucléaire.

Pour les forces d’autodéfense japonaises, il n’est pas question de se doter de satellites de cette nature mais de lancer, selon le quotidien Yomiuri Shimbun, le développement d’un drone qui, avec des capteurs infrarouge, sera capable de détecter et de suivre les éventuels tirs de missiles nord-coréens, afin de les intercepter à un stade précoce, et cela, même à basse altitude.

Aussi, le ministère japonais de la Défense a, selon le quotidien Yomiuri Shimbun, demandé un budget de 3 milliards de yens (290 millions d’euros) pour développer en 4 ans cet appareil, qui pourra aussi surveiller les mouvements de la marine chinoise en mer de Chine orientale.

La conception de ce drone, qui évoluera à 13.500 mètres, ne semble pas poser de problèmes insurmontables pour les responsables japonais. L’un d’eux a confié au Yomiuri Shimbun que le Japon a « déjà la technologie de base » pour le capteur infrarouge nécessaire à la détection de la chaleur dégagée lors d’un lancement d’un missile.

Un prototype devrait être près d’ici l’an prochain et la mise en service des premiers appareils est attendue pour 2020.

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