Le programme Spirale est une réussite

En février 2009, deux microsatellites Spirale (Système préparatoire infrarouge pour l’alerte) avaient été mis en orbite de transfert géostationnaire (GTO) par la fusée Ariane V. Ce programme visait alors à constituer une banque d’images infrarouge de la Terre afin de définir ultérieurement les spécifications techniques du futur satalitte de détection et d’alerte avancée, qui devrait être lancé en 2016.

Conformément aux recommandations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de juin 2008, il s’agit de doter la France de capacités de détection et d’identification de tirs de missiles balistiques, à l’image du systèmeDSP-I (Defense Support Program -Improved) mis en place par les Etats-Unis dès les années 1960, remplacé depuis par le programme SBIRS (Space-Based Infrared System) aux performances étendues.

Un système de détection avancé, qui, outre le satellite, prévoit également la construction d’un radar sol Très longue portée (TLP), répond à trois objectifs : alerter la population en cas de menace balistique imminente (ce qui n’a de sens si elle est y est préparée), obtenir une autonomie d’appréciation concernant les problèmes de prolifération de missiles et renforcer la crédibilité dissuasion nucléaire en étant en mesure de déterminer avec précision l’origine d’un tir hostile.

Développés par Thales Alenia Space sous la maîtrise d’oeuvre d’EADS-Astrium, les deux micro-satellites (Spirale A et B) ont dépassé les objectifs qui leur avaient été fixés en collectant plus de 2 millions d’images infrarouge, en dépit des difficultés rencontrées sur leur orbite, traversée par les ceintures à fortes radiations de Van Allen.

« Nous avons maintenant pu caractériser précisément le rayonnement d’une grande variété de fonds et de phénomènes naturels, tels que la réverbération du soleil sur les nuages, pour déterminer ce qui aurait pu être considéré comme une fausse alarme de tir de missile et comment nous en affranchir. Nous savons également quel est le niveau de gêne que peuvent représenter tous ces phénomènes dans la détection de tirs de missiles balistiques » a expliqué Jean Dauphin, le directeur « Observation de la Terre et Sciences » d’Astrium France.

Reste à voir quel sort sera réservé à ce projet avec les coupes budgétaires qui s’annoncent pour le ministère de la Défense. La Direction générale de l’armement (DGA), qui l’a lancé en 2004, a déjà déboursé 124 millions d’euros pour programme d’études amont (PEA). Au final, il serait question de 400 millions d’euros. A moins qu’une coopération européenne soit trouvée, comme l’envisageait le projet de Loi de programmation militaire 2009-2014.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]