BAE Systems décroche un nouveau contrat pour la conception des futurs sous-marins de la dissuasion britannique

Après avoir décroché un contrat de 328 millions de livres, en mai dernier, pour la conception des futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Royal Navy, appelés à remplacer ceux de la classe Vanguard à partir de 2028, BAE Systems s’est vu confier une nouvelle enveloppe de 315 millions (391 millions d’euros) dans le cadre de ce programme.

Outre BAE Systems, qui a la charge du développement des futurs SNLE, la société Babcok, qui s’occupera du soutien en service de ces derniers, a également obtenu un nouveau contrat de 38 millions de livres.

A noter que Rolls Royce est chargé de la mise au point du réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération destiné à équiper ces bâtiments. Pour cela, le groupe a obtenu un contrat de plus d’un milliard de livres en juin dernier.

Cela étant, l’avenir de dissuasion britannique n’est pas encore fixé, même si des contrats ont été attribué pour le renouvellement de la flotte des SNLE de la Royal Navy. Pour commencer, la décision de remplacer les 4 Vanguard actuellement en service n’a pas encore été définitivement prise par le gouvernement britannique.

La coalition au pouvoir à Londres n’est pas d’accord sur ce sujet, les conservateurs, qui y sont favorables, s’opposant aux libéraux-démocrates, lesquels souhaiteraient que soient étudiées des solutions alternatives, estimant que le coût des futurs SNLE est trop élevé pour les finances publiques.

Et si ce projet est confirmé, encore faudra-t-il préciser le nombre de sous-marins qui seront finalement mis en service. L’idée de construire trois SNLE au lieu de 4 avait été avancée par l’ancienne majorité travailliste. La prochaine revue de défense et de sécurité (strategic defense and security review), attendue en 2015, devrait fixer le format de la flotte océanique stratégique britannique.

Enfin, une autre incertitude concerne l’actuelle base des SNLE, située à Faslane, en Ecosse, qui aura bientôt à se prononcer sur son éventuelle indépendance. En effet, le Premier ministre britannique, David Cameron, a signé, le 15 octobre dernier, un accord portant sur la tenue d’un référendum sur cette question, sous la pression du leader du Parti national écossais (SNP), Alex Salmond.

Les indépendantistes ont obtenu que cette consultation soit organisée en 2014, année du 700ème anniversaire de la victoire de Nannockburn sur les troupes anglaises et que, plus important sans doute étant donné que cela leur donnera un avantage, que l’âge des électeurs soit abaissé à 16 ans.

« C’est désormais aux Ecossais de prendre une décision historique. L’avenir même de l’Ecosse dépend de leur verdict » a affirmé David Cameron. Mais il ne s’agit pas seulement de l’avenir de l’Ecosse, mais aussi celui du Royaume-Uni car le Parti national écossais a fait savoir qu’en cas de victoire, les SNLE britanniques devront quitter Faslane.

Et les points de chute ne sont pas nombreux, le Scottish Affairs Committee ayant récemment estimé que trouver une nouvelle base pourrait prendre jusqu’à 20 ans. Aussi, si le SNP gagne le référendum, alors le Royaume-Uni, a ajouté cette commission parlementaire, aurait à faire face à un « désarmement unilatéral. »

Mais pour le moment, l’on n’en est pas encore là. En premier lieu, le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a confirmé que tous les sous-marins nucléaires britanniques (SNLE et nucléaire d’attaque Astute et Trafalgar) seront basés, dès 2017, à la base de Faslane, laquelle représente plus de 6.500 emplois.

« Le gouvernement écossais devra expliquer comment sa politique profitera à l’économie de l’Ecosse et maintiendra l’emploi » dans le cas d’un démantèlement de la base de Faslane, a fait valoir M. Hammond.

En attendant, et selon les derniers sondages, seulement 28% des 5,2 millions d’Ecossais sont favorables à l’indépendance.

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