Un message de Denis Allex, retenu en otage par les islamistes somaliens
Le 14 juillet 2009, deux agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), alors en mission auprès du gouvernement de transition somalien, furent enlevés à Mogadiscio dans des circonstances troubles. Si l’un d’eux a depuis réussi à fausser compagnie à ses ravisseurs, Denis Allex est toujours retenu en otage par la milice islamiste al-Shebab.
Depuis trois ans, les nouvelles de cet officier de la DGSE ont été rares. Une vidéo de lui avait été diffusée sur les réseaux islamistes en juin 2010. Dans ce document, l’otage français rappelait les revendications d’al-Shebab pour sa libération, à savoir l’arrêt de tout soutien au gouvernement « apostat » somalien, le retrait des « forces croisées”, c’est à dire celle de l’Amisom (force de l’Union africaine en Somalie) et celui de la force navale française anti-piraterie au large de la Corne de l’Afrique ainsi que la libération de « moudjahidines ».
Plus de deux ans plus tard, une nouvelle vidéo de Denis Allex, enregistrée en juillet 2012, a été repérée par SITE, le centre américain de surveillance des sites islamistes.
Physiquement marqué par ses trois années de captivité, l’agent de la DGSE lit un texte en français dans lequel il s’adresse directement au président François Hollande, en espérant que son « attitude (…) sera différente de celle du président Sarkozy et son gouvernement. »
Par ailleurs, les Shebab font dire à leur otage qu’il est victime « de la mauvaise politique de la France vis-à-vis des musulmans en France et à l’extérieur de la France. » En outre, « la porte des négocations » pour sa libération est « toujours ouverte », à la condition que le président Hollande et les autorités françaises fassent « preuve de sincérité et d’ouverture. »
Mais le plus inquiétant reste encore la menace qui plane sur la vie de Denis Allex si Paris ne cède pas dans ces négociations. « Je crains que ce message sera le dernier que je vous envoie » a-t-il dit dans cette vidéo d’un peu plus de 4 minutes.
La milice al-Shebab, qui a fait allégeance à al-Qaïda, est actuellement sur la défensive, après avoir subi une série de revers face à l’Amisom, notamment renforcée depuis peu par les forces kényanes. Ainsi, la semaine passée, elle a été contrainte d’évacuer la ville portuaire de Kismayo, à la suite d’une opération amphibie de ces dernières.
