Quelle sera l’attitude des rebelles touareg du MNLA lors de la reconquête du Nord-Mali?

Le 24 septembre, Bamako a officiellement demandé l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une résolution autorisant l’intervention « immédiate » d’une  « force militaire internationale » afin de reconquérir les territoires du Nord-Mali, désormais contrôlés par des groupes islamistes.

La veille, et après de longues tergiversations, les autorités intérimaires maliennes et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont trouvé un accord sur l’engagement d’une force africaine qui viendrait en appui à l’armée malienne.

Ce dernier ne pourra être lancé qu’après le feu vert des Nations unies et le réglement des derniers détails concernant la mise sur pied de la Micema (Mission de la Cédéao au Mali), ce qui n’est pas encore fait. Au mieux, les opérations pourraient commencer d’ici un mois et demi. C’est du moins l’estimation faite par un officier français interrogé par l’Express.

Pour chasser l’armée malienne du Nord-Mali, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ansar Dine et le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) avaient fait cause commune avec les rebelles touareg du laïc Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avant de s’en débarrasser, parfois au prix de violents combats, comme cela fut le cas à Gao, en juin dernier.

A Alger, et selon Jeune Afrique, le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avait alors estimé que ce revers des rebelles touaregs allait les contraindre à se tourner vers l’armée malienne. Seulement, ce n’est pas le scénario qui se dessine.

N’ayant pas encore trouvé un accord avec Bamako avant toute opération militaire au Nord-Mali, le MNLA, dont les principaux dirigeants ont trouvé refuge au Burkina voisin, envisage de s’allier une nouvelle fois avec ceux qui se sont servis d’eux.

« Nous mettons en garde contre toute intervention militaire dans l’Azawad sans qu’un accord ne soit trouvé au préalable entre le MNLA et les autorités de Bamako, sinon cette intervention pourrait nous amener à des alliances de circonstance avec les groupes islamistes et terroristes » a déclaré, selon l’AFP,  Ibrahim Ag Mohamed Asseleh, membre du Conseil de transition de l’Azawad, c’est à dire le gouvernement provisoire du MNLA.

« Malgré notre attente depuis très longtemps pour l’ouverture de dialogue, Bamako fait la sourde oreille » a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « Nous interpellons le médiateur de la Cédéao (le président burkinabè Blaise Compaoré) et la communauté internationale dans son ensemble à pousser Bamako à mettre en place une commission de négociation promise par le président intérimaire (Diouncouda Traoré) dès son retour de Paris. »

Miné par des divisions internes et affaibli militairement, il faudra voir ce que pourrait éventuellement apporter le MNLA aux groupes jihadistes qui tiennent les territoires du Nord-Mali et dont les effectifs sont estimés, selon le Figaro, qui cite « un bon connaisseur du dossier », entre 3.000 et 4.500 hommes, dont 40 responsables et 200 à 300 membres d’un « premier cercle ».

Récemment, un cadre d’Ansar Dine, qui a établi ses positions à Kidal, a comparé le mouvement indépendantiste touareg à un « lézard ». « Si tu l’approches, il siffle pour te faire peur mais il n’a aucune force. Le MNLA n’a plus que sa bouche » a-t-il affirmé.

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