Louvois : Un plan d’actions pour régler les problèmes liés aux paiements des soldes

Voilà maintenant près d’un an que l’armée de Terre a adopté le système LOUVOIS (Logiciel unique à vocation interarmées de solde), lequel gère le traitement des soldes (c’est à dire les salaires) de ses personnels en relation avec logiciel d’information des ressources humaines CONCERTO.

Seulement, si cette transition s’est relativement bien passée pour le Service de Santé des Armées, la Marine nationale et le Service des Essences des Armées (SEA), en revanche, de nombreuses erreurs de paiement ont été constatées chez les militaires de l’armée de Terre, au point que certains d’entre eux ont été plongé dans de graves difficultés financières.

Manifestement, bien que l’ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait demandé, en mars dernier, que « tous les moyens nécessaires soient mis en oeuvre pour apurer rapidement les dossiers existants et prendre en compte les nouveaux cas signalés », il reste encore beaucoup de litiges à régler.

Au point que le Jean-Yves Le Drian, qui a depuis succédé à Gérard Longuet, a annoncé, ce 25 septembre, un plan d’actions pour y remédier lors d’une visite au Centre expert RH soldes de l’armée de terre à Nancy.

« On a passé les limites »

Soulignant qu’il y « a toujours plus ou moins eu des dysfonctionnements dans le paiement des soldes » à cause de la complexité des règles et des calculs des primes, le ministre a estimé qu’il devait s’attendre à des erreurs lors du passage à Louvois. Mais pas de cette ampleur.

« On a passé les limites » a-t-il admis, avant de qualifier ces dysfonctionnements « d’inacceptables ». « On pensait peut-être que les difficultés de mise en route allaient disparaître avec le temps. Mais ce n’est pas le cas, et les militaires que j’ai rencontrés ont eu raison de tirer la sonnette d’alarme » a-t-il ajouté.

Et d’expliquer : « Le nouveau dispositif a été mis en œuvre dans un contexte où l’organisation des fonctions de soutien, avec les bases de défense, n’était pas stabilisée (…) et où, dans le même temps, les services de solde disparaissaient. Il y avait là une impasse évidente, qui était de nature à fragiliser la mise en place de Louvois, et dont nous faisons effectivement les frais aujourd’hui. »

Aussi le plan d’actions annoncé, dont l’exécution sera suivi personnellement par Jean-Yves Le Drian, prévoit l’ouverture, dès le 1er octobre, d’un numéro vert afin d’accompagner les militaires et leurs familles dans le règlement de leur dossier et de permettre au ministère d’avoir une alerte en temps réel sur les incidents de paiement, ainsi que la mise en place d’un groupe utilisateurs, « rassemblant les acteurs de la solde » et dans lequel le  » Conseil supérieur de la fonction militaire  va y jouer un rôle clé. »

Dans le même temps, le traitement des dossiers en attente de régularisation va être accéléré et un dispositif de « contrôle de la fonction solde » sera installé afin de « permettre », tous les mois, une double remontée des incidents, par la chaîne de commandement et par la chaîne solde. »

En outre, une attention toute particulière sera accordée pour les militaires de retour d’opération extérieur (opex). « J’ai été choqué d’apprendre, a affirmé Jean-Yves Le Drian, que des militaires de retour d’opex rencontraient des difficultés dans le paiement de leur solde. »  « Dans ce contexte, laisser un retard s’installer dans le paiement des soldes et des primes est tout à fait inacceptable et c’est pourquoi je veux aussi y remédier » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre, qui a annoncé « un certain nombre de vérifications à faire sur Louvois », a demandé la création d’une mission d’appui afin que « l’ensemble des problèmes relevés soient pris en compte et réglés ». « Si des moyens supplémentaires sont nécessaires, ils seront accordés » a-t-il promis. « Je veux que l’on se donne les moyens de sortir d’une situation qui n’a que trop duré. C’est le respect minimal que nous devons aux hommes et femmes qui tous les jours s’engagent pour la défense du pays, souvent au péril de leur vie » a-t-il insisté.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]