Signaux contradictoires au sujet du futur avion de combat des forces aériennes brésiliennes

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le mois dernier, la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a confirmé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, que son pays n’était pas encore en mesure d’acquérir les 36 avions de combat faisant l’objet de l’appel d’offres FX-2. En revanche, elle a précisé que si la situation économique de son pays venait à changer, et « si choix il devait y avoir », il se ferait « en faveur du Rafale », l’avion de Dassault Aviation étant en concurrence avec le F-18 Super Hornet de Boeing et le Gripen de Saab.

Le choix du Rafale avait déjà été annoncé en septembre 2009 par le prédécesseur de Dilma Rousseff, à savoir l’ancien président Lula. Il restait encore à franchir plusieurs étapes pour signer le contrat de vente. Et finalement, après avoir temporisé à plusieurs reprises, l’affaire en était resté là. Normalement, Brasilia devrait en annoncer une décision pour le début de l’année 2012, ce qui laisse encore le temps aux concurrents de Dassault Aviation de pousser leur offre.

Par ailleurs, Dilma Rousseff a opté pour un assouplissement de la politique monétaire de son pays, en baissant drastiquement les taux d’intérêts, qui étaient jusqu’à présent les plus élevés du monde. L’enjeu est d’éviter une apport trop massifs de capitaux, ce qui contribue à renchérir le taux de change du réal et qui, par conséquent, mine la compétitivité brésilienne.

Or, pour éviter l’inflation, cette politique doit s’accompagner d’une certaine rigueur dans les dépenses publiques. Seulement, ces dernières continuent d’augmenter, à cause de l’indiscipline des parlementaires. Par conséquent, il n’est pas certain que le vainqueur de l’appel d’offres pour le contrat FX-2 soit connu dans les mois qui viennent.

Cela étant, les forces aériennes brésiliennes ont un besoin urgent de nouveaux appareils. Du moins, c’est ce qu’a fait valoir le ministre de la Défense, Celso Amorim. « A la fin de l’année 2013, aucun des 12 Mirage (ndlr, 2000) de la base aérienne d’Anapolis ne sera en complet état de vol. C’est quelque chose qui est vraiment urgent, très important » a-t-il déclaré, le 30 septembre. « Nous avons besoin de défendre l’Amazone, les frontières, nous avons besoin de l’avion de combat adéquat » a-t-il ajouté, en soulignant l’importance des transferts de technologie liés à ce contrat.

Quoi qu’il en soit, et sous réserve que le ministre brésilien de la Défense n’ait pas exagéré la situation afin de remettre le contrat FX-2 au premier rang des priorités de son pays, il sera très compliqué de livrer avant la fin de l’année 2013 les nouveaux appareils, pour peu que le vainqueur de l’appel d’offres soit annoncé en 2012. Sans compter qu’il faudra aussi former les pilotes et les techniciens brésiliens…

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