Les Nations unies appellent à faire plus d’efforts contre la piraterie maritime

Deux pirates somaliens viennent d’être condamnés à une peine de prison à perpétuité, à Norfolk (Etats-Unis), pour leur implication dans le meurtre de 4 ressortissants américains au cours de l’attaque de leur yacht, le S/V Quest, au large d’Oman. A l’époque, 15 écumeurs des mers avaient été arrêtés grâce à l’intervention de l’US Navy et 4 autres furent tués.

« Une peine de réclusion à perpétuité envoie un message fort à quiconque choisirait de commettre des actes de piraterie contre les intérêts américain » a déclaré Neil MacBride, un responsable du département de la Justice.

Les cas où les auteurs d’actes de piraterie sont jugés et condamnés sont rares. Comme le soulignait, au début de cette année, Jack Lang, alors conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les questions juridiques liées à la piraterie au large de la Somalie, neuf pirates sur dix sont relâchés, car très peu de pays acceptent de les juger ».

Et depuis, le problème reste entier. Et comme les pirates somaliens jouissent d’une relative impunité – ce n’est pas leur pays d’origine qui est en état de les juger – le nombre d’actes de piraterie maritime reste à un niveau élevé dans l’océan Indien, en dépit de la présence dans la région de forces navales chargées de protéger les navires commerciaux qui y naviguent.

« Dans le cas de la Somalie, le mode opératoire est l’enlèvement et la demande de rançon. La situation évolue en permanence, mais plusieurs centaines de marins sont actuellement gardés en otages à bord de navires détournés et resteront en captivité en moyenne six mois », a expliqué Efthimios E. Mitropoulos, le Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), à l’occasion de la Journée mondiale de la mer, la semaine passée.

Ainsi, en 2010, 4.185 marins ont été attaqués par des pirates somaliens, 1.080 d’entre eux ont été retenus en otage et 516 autres ont servi de bouclier humain lors de l’arraisonnement d’autres bâtiments. Et leurs conditions de détention sont souvent difficiles puisque 488 ont subi des violences psychologiques ou des atteintes physiques graves.

La forte activité des pirates somaliens a aussi des répercussions économiques. Selon M. Mitropoulos, le coût annuel de la piraterie est évalué entre 7 et 12 milliards de dollars. Dans le même temps, le golfe d’Aden, par où transite 12% du pétrole mondial transporté par voie maritime « pourrait perdre beaucoup de son importance stratégique », étant donné que, désormais, de plus en plus de navires préférent faire le tour de l’Afrique en passant par le cap de Bonne Espérance. Et cela renchérit le coût du transport et a « des répercussions sur l’environnement ».

Aussi, pour le Secrétaire général de l’OMI, « il faut en faire davantage, il faut notamment appréhender, traduire en justice et punir tous ceux qui participent à des actes de piraterie, retrouver les sommes versées en rançon et confisquer les produits du crime provenant des navires détournés, si l’on veut pouvoir atteindre l’objectif ultime, qui est de reléguer la piraterie dans l’histoire. »

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