La DGSE mobilisée pour faire libérer une ressortissante française enlevée au Kenya

Au cours la nuit du 29 au 30 septembre, une ressortissante française, Marie Dedieu, a été enlevée par un commando de 10 hommes sur l’île de Manda, qui fait partie de l’archipel de Lamu, au Kenya. Cette femme de 66 ans, qui s’était établie dans cette région depuis une quinzaine d’années, se déplace en fauteuil roulant et suit un traitement médical à la suite d’un accident. Elle venait juste de rentrer d’un séjour en France, ce qui laisse à penser que les auteurs de cette action étaient bien informés ou bien disposaient de complicités locales.

Le bateau rapide des ravisseurs, à bord duquel la Française a été embarquée de force, sans son fauteuil roulant et ses médicaments, a alors été pris en chasse par l’armée kényane, laquelle a réussi à blesser « plusieurs » membres du commando. Ce dernier a cependant pu rejoindre Ras Kamboni, en Somalie. De leur côté, les militaires kényans déplorent deux hommes disparus dans le chavirage d’une de leur vedette ayant participé à la poursuite.

Cette attaque présente des similitudes avec l’enlèvement d’une ressortissante britannique et le meurtre de son mari, le mois dernier, à une cinquantaine de kilomètres au notd de l’île de Lamu. Cette femme aurait été emmenée en Somalie et serait désormais retenue par des pirates.

Cela étant, selon les autorités kényanes, Marie Dedieu aurait été enlevée par des miliciens Shebab, les insurgés islamistes somaliens qui ont fait allégeance à al-Qaïda. Il est possible également que cette opération ait été conduite par un groupe de pirates ayant l’intention de monnayer leur otage auprès des jihadistes.

Quoi qu’il en soit, il apparaît certain que Marie Dedieu se trouve actuellement en Somalie, et plus précisément à Ras Kamboni, un village côtier qui a été un bastion des shebabs et dont on ne sait plus trop qui le contrôle actuellement.

Le gouvernement kényan y a dépêché des émissaires afin de négocier la remise en liberté de l’otage française. « Il y a des discussions en cours pour obtenir la libération de la ressortissante française. Il s’agit d’une extension des discussions qui ont lieu à propos de la femme britannique enlevée » a précisé un responsable des services de sécurité, à Nairobi.

Côté français, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a été mobilisée pour suivre ce dossier. Dans un premier temps, les agents de la Piscine vont tenter d’identifier les ravisseurs afin d’entrer en contact avec eux pour vérifier s’ils détiennent bel et bien Marie Dedieu. Le cas échéant, ils entreront directement en négociation avec eux pour la faire libérer.

Les ressortissants français semblent particulièrement visés dans cette région du monde. En septembre, un couple varois avait été victime d’une tentative d’enlèvement alors qu’ils naviguaient à bord de la catamaran, le Tribal Kat. Le skipper de ce bateau fut tué au moment de l’assaut donné par des pirates somaliens. Quant à son épouse, elle avait été libérée grâce à l’intervention d’un bâtiment de la marine espagnole.

Un autre citoyen français, Denis Allex, est retenu en otage en Somalie par les Shebab depuis le 14 juillet 2009. Cet officier de la DGSE avait été enlevé avec l’un de ses collègues à Mogadiscio. Ce dernier avait réussi à fausser compagnie à ses ravisseurs quelques semaines plus tard. Il y a deux mois, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait admis qu’il était compliqué « d’avoir de bons interlocuteurs » pour obtenir le dénouement de cette affaire.

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