Des ONG s’inquiètent de la formation des forces afghanes

Le dernier rapport semestriel du Pentagone concernant la situation afghane a montré un certain optimisme à l’endroit des forces de sécurité afghane, notamment au niveau de leur recrutement, lequel est en avance par rapport aux objectifs.

L’enjeu est de taille puisqu’à partir de la fin de l’année 2014, militaires et policiers afghans auront la responsabilité de la sécurité de leur pays. Seulement, quantité ne veut pas dire qualité. Et même si, sur le terrain, certaines unités afghanes ont montré des capacités opérationnelles, il n’en reste pas moins que le comportement de ces forces de sécurité inquiète des organisations non gouvernementales (ONG), comme Oxfam, qui vient de rendre un rapport à ce sujet.

Ainsi, selon ce document, intitulé « No Time to Lose », les forces de sécurité afghanes seraient responsables de 10% des 2.777 morts de civils en 2010. L’ONG reproche à l’Otan son « approche quantitative et non qualitative du transfert de responsabilité ».

Résultat : « de nombreux individus au passé plutôt douteux en termes de respect des droits humains ont pu intégrer les forces armées afghanes. Dans le même temps, la maigre formation dispensée au personnel de police a été réduite de huit à six semaines, avec un fort accent sur l’enseignement des armes à feu, plutôt que sur l’interaction avec la population ou sur l’enseignement du droit ».

« Alors que de plus en plus de responsabilités sont dévolues aux forces de sécurité afghanes, le risque est grand de voir monter en flèche les violations des droits de l’Homme », prévient Oxfam. Et l’ONG s’appuie sur des exemples précis d’exactions commises par les soldats et les policiers afghans, qui vont du passage à tabac à l’exploitation et l’abus sexuel de jeunes garçons, notamment avec la pratique du « bacha bazzi », en passant par les meurtres.

Pour mettre un terme à ces dérives, le rapport émet plusieurs recommandations : vérifier le passé des nouvelles recrues, renforcer leur formation, garantir des enquêtes indépendantes en cas d’abus et augmenter la part des femmes dans les effectifs, qui est actuellement de 0,5%.

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