Un ancien légionnaire à la tête du conseil d’administration de Glencore

Le groupe Glencore est plutôt discret. Fondé dans les années 1970 par le sulfureux Marc Rich, inquiété plus tard par la justice américaine pour avoir fait du négoce avec l’Iran et grâcé en 2001 par le président Clinton, cette entité est devenue, au fil des ans, un géant du négoce de matières premières.

Le groupe, implanté dans le canton de Zoug (Suisse) est aujourd’hui le premier fournisseur mondial de zinc, de cuivre, de nickel ainsi que d’autres métaux et le troisième dans le domaine pétrolier. Afin d’avoir directement accès aux matières premières qu’il vend et de réduire ainsi les risques d’approvisionnement, Glencore a pris des participations dans les mines. Seulement, cette stratégie est gourmande en capitaux et malgré les 145 milliards de dollars de chiffre d’affaires (pour 5,3 milliards de bénéfices) en 2010, la firme est endettée.

D’où son appel aux marchés et son introduction en Bourse à Londres et Hong Kong, avec l’objectif affiché de lever entre 9 et 11 milliards de dollars en faisant coter entre 15 et 20% de son capital. Cette opération, qui est l’une des plus importantes au Royaume-Uni depuis 25 ans, valoriserait Glencore à 60 milliards de dollars.

Seulement, pour être coté, le groupe a l’obligation de nommer un président non exécutif à la tête de son conseil d’administration. Et c’est finalement l’homme d’affaires Simon Murray qui a été désigné. Or, il se trouve que ce businessman est un ancien légionnaire du 2ème Régiment Etranger Parachutiste (REP).

A cause d’une peine de coeur, Simon Murray s’engage en janvier 1960 dans la Légion étrangère et débarque en Algérie pour y effectuer d’abord sa période d’instruction au sein du 1er Régiment Etranger de Sidi-bel-Abbès. Par la suite, il est affecté à la 3ème compagnie du 2ème REP, avec lequelle il prendra part au conflit algérien.

En 1961, il est promu légionnaire de 1ère classe et obtient la Croix de la Valeur Militaire. En 1963, alors qu’il est caporal-chef, il refuse de tenter un concours pour devenir officier. Au bout de cinq années de service, il décide de quitter l’uniforme et se lance alors dans les affaires. Plus tard, il dira que la discipline qu’il a subie avec ses camarades légionnaires étaient « pire que celle de la marine de Nelson ».

En 2006, son livre relatant son expérience au sein de la Légion étrangère a été réédité. « Legionnaire : Five Years in the French Foreign Legion » a enthousiasmé bon nombre de lecteurs outre-Manche, dont l’écrivain Frederick Forsythe et la Duchesse d’York. L’on dit aussi que cet ouvrage aurait motivé de nombreux jeunes britanniques à vivre la même aventure que lui.

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