Côte d’Ivoire : Massacre à Duékoué

Selon le Comité international de Croix-Rouge (CICR), au moins 800 personnes ont été tuées à Duékoué, une ville située dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Selon l’organisation humanitaire, elles auraient été victimes de violences intercommunautaires.

Ville cacaoyère et caféière, Duékoué, qui est aussi un carrefour stratégique de l’ouest ivoirien, est passée sous le contrôle des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) fidèles à Alassane Ouattara, dont la victoire à la dernière élection présidentielle, reconnue par la communauté internationale, est contestée par le président sortant, Laurent Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir.

Les circonstances exactes dans lesquelles les 800 personnes ont été tuées sont pour le moment difficiles à établir. Depuis une dizaine d’années, Duékoué est le théâtre de tensions, avec les éthnies Guéré et Wé qui s’opposent aux nouveaux venus Senoufo, Baoulé et Burkinabé au sujet des terres cultivables. En 2005, des affrontements avaient fait une quarantaine de morts.

Toujours d’après le CICR, les violences à Duékoué ont fait fuir « des dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants », ce qui pose un lourd problème humanitaire.

A Abidjan, où les FRCI encerclent les derniers bastions tenus par les fidèles de Laurent Gbagbo, les combats à l’arme lourde ont repris après une accalmie pendant la nuit. Selon Toussaint Alain, l’un de ses conseillers, le président sortant se trouverait « dans un endroit sécurisé en Côte d’Ivoire, d’où il conduit les opérations ». « Il n’est pas en fuite », a-t-il précisé à l’agence Reuters. « Il n’a pas l’intention de démissionner, il ne cédera pas le pouvoir. Pour ses idées, il ira jusqu’au bout » a-t-il ajouté.

La capitale économique ivoirienne est également en proie à des pillages, orchestrés par des groupes de bandits. Quant aux ressortissants français présents dans le pays – l’un d’eux a été assassiné à Yamoussoukro – le Quai d’Orsay leur a recommandé de « rester confinés dans l’attente d’une normalisation de la situation ». Même si quelques cas d’intimidations ont été rapportés, l’Etat-major des armées, à Paris, a indiqué qu’ils ne sont pas « pour l’instant spécifiquement menacés ».

Toujours est-il que les troupes françaises déployées en Côte d’Ivoire dans le cadre de la Force Licorne ont accueilli plus de 1.400 civils à Port-Bouët, le camp où elles tiennent garnison, près de l’aéroport d’Abidjan. Leurs effectifs ont été renforcés avec l’envoi de 150 militaires supplémentaires, ce qui porte le nombre de soldats français présents sur place à 1.150. Ces derniers sont aidés dans leur tâche par 160 gendarmes, dont 130 « moblots », qui sont aussi en charge de la protection de l’ambassade de France, des diplomates et de la prévôté.

Par ailleurs, un détachement d’une douzaine de membres des forces spéciales belges de la base de Flawines ont été envoyés par Bruxelles en Côte d’Ivoire pour protéger le personnel diplomatique et préparer une éventuelle évacuation des 250 ressortissants belges présents dans le pays. Selon l’agence Belga, « ils travaillent en collaboration étroite avec les Forces spéciales françaises ».

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